La rente des bureaux d’études
Parmi les vertus des rapports de la Cour des comptes l’on trouve que des pratiques décriées par tous, y compris les partis au pouvoir, sont aujourd’hui légion. Parlons un peu de ce phénomène de recours, par certains ministères, aux cabinets d’études, marocains et internationaux, et qui coûtent aux contribuables des milliards de dirhams.
Ainsi, à la lecture du dernier rapport des auditeurs de Jettou l’on constate qu’un ministère a «excellé» par le nombre d’études confiées pratiquement toutes au même cabinet! Deux questions majeures s’imposent alors. Un, pourquoi tant d’études et à quel point ce recours est-il justifié ? Deux, est-ce qu’il n’y a qu’une seule enseigne à pouvoir réaliser ce genre d’études ? Nous allons vous livrer quelques ingrédients de réponses qui montrent clairement que le nombre d’études est exagéré et donc non justifié et cela est valable pour tous les ministères qui font appel à ce service externe.
D’abord, ces derniers sont dotés de compétences de différents rangs et on ne pourra pas nous convaincre qu’au niveau de la fonction publique, il n’y a que des bras cassés. C’est faux. C’est un discours malintentionné et dont l’objectif est de justifier l’injustifiable. Ensuite, comment se fait-il que l’essentiel du «gâteau» est reparti entre les mêmes cabinets et principalement en faveur d’un bureau d’études appartenant à un ministre toujours en fonction et qui a bénéficié de plus de 200 MDH de commandes auprès d’un seul ministère ! Si ce n’est pas un conflit d’intérêts, on se demande ce serait quoi alors ? Cela nous rappelle cette secrétaire d’État qui dès sa nomination a entamé sa mission par une commande d’une étude pour 13 MDH auprès de son «collègue» au bureau politique de son parti qui venait à peine de créer ledit cabinet ! Franchement, est-ce qu’avec ce genre de «responsables», qui font des deniers publics une oasis de rentes pour les copains et les coquins, on pourrait bâtir un nouveau modèle de développement et espérer un Maroc autrement géré ? Déplorable.