Intransigeance!
Le sujet capte l’opinion publique, au point d’eclipser la Covid-19. Le meurtre abject du petit Adnan, commis à Tanger, nous interpelle tous, et à plus d’un titre. Qu’un jeune enfant soit conduit par un étranger dans un coin isolé, qu’il perde la vie et soit enterré à quelques encablures de chez lui, que la Toile se mobilise pour relayer l’avis de sa disparition, que tous les Marocains scandalisés parlent d’une seule voix pour appeler à ce que le meurtrier reçoive la plus dure des sanctions… tous ces faits se sont enchaînés ces derniers jours, remettant sur la table des questions de premier ordre.
Tout d’abord, ce drame nous rappelle l’importance du chantier initié dans certaines villes du Maroc, mais qui reste une action inachevée. Il s’agit de la mise en place par les autorités des vidéos de surveillance dans le but d’assurer la sécurité des citoyens. Ce drame nous interpelle également sur les lacunes de notre société quant à sa capacité à déceler les troubles psychologiques dangereux (à l’école, au sein de la famille…) et à les prendre en charge avant que le pire ne soit irréparable.
Par ailleurs, cette déchirante histoire nous rappelle les nombreuses jeunes victimes pour lesquelles les quelques acteurs de la société civile engagés dans cette cause ont souvent tiré la sonnette d’alarme. Ces «Adnan» que tant notre système social que judiciaire ne protègent pas encore pleinement ! C’est d’ailleurs, révoltés par cela, que plusieurs citoyens ont appelé à l’exécution de la peine de mort pour châtier le coupable. La justice donnera-t-elle une suite favorable à cette vindicte populaire ou prendra-t-elle le facteur psychiatrique comme circonstance atténuante ? Les prochains jours nous le diront. En attendant, la justice devra aussi se montrer intransigeante à l’égard de tous les internautes aux commentaires déplacés qui profanent la mémoire de ces innocentes victimes.
Meriem Alam / Les Inspirations Éco