Et BAM!
C’est du jamais vu. Alors qu’elle était de 1,5% durant les 20 dernières années, la moyenne de l’inflation a atteint un record de 6,6% en 2022. Un véritable casse-tête pour Bank Al-Maghrib qui a été obligée de s’adapter et de trouver des solutions pour stabiliser les prix (voir notre analyse en page 8). Rappelons à ce propos que la Banque centrale a procédé à deux augmentations successives de son taux directeur.
Au rayon des bonnes nouvelles de l’année dernière, mis à part le tourisme qui redécolle, on note que les transferts des Marocains du monde ont fait un bien fou à notre économie depuis 2020, avec une amélioration de 16% à 110,7 milliards de dirhams en 2022.
En revanche, la question de l’eau est au centre de toutes les préoccupations. La sécheresse constatée la saison passée est l’une des plus alarmantes de ces 40 dernières années. Il faudra donc mettre en place des mesures encore plus strictes pour ne pas souffrir de ce phénomène dans les années à venir.
Autre point important relevé dans le rapport annuel de BAM : quitte à ne pas faire plaisir à tout le monde, le budget de l’État devra être encore mieux ciblé à l’avenir. En 2022, les prix excessifs de l’énergie et de l’alimentaire ont contraint le Trésor à débourser plus de 45 milliards de dirhams, presque un record, après les 55 milliards injectés en… 2012.
À la lecture des données rendues publiques, on note également que le Maroc est toujours, sinon un peu plus, un pays où l’on fait confiance au cash. La circulation fiduciaire, après un retour à un rythme normal en 2021, a enregistré une progression de 10% en 2022 pour atteindre 372 milliards de dirhams. Et ce n’est pas un hasard si les cartes bancaires sont surtout utilisées pour retirer du cash. Une «culture» avec laquelle nous devons composer dans une économie à plusieurs vitesses.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO
