Édito. Wait and see
Est-ce la fin de la politique monétaire drastique de Bank Al-Maghrib ? Tout porte à le croire. La Banque centrale, qui tient la première réunion de l’année de son conseil, ne devrait, sans nul doute, pas changer son taux directeur, pour le maintenir à 3%, au moins pour les trois prochains mois.
Avec ce statu quo qui se profile, BAM maintient la pause dans sa politique monétaire peu accommodante. Il faut dire que tous les éléments sont réunis.
D’abord une inflation qui retrouve des niveaux convenables. Ensuite des prévisions de croissance au-delà de 3% et enfin un niveau de déficit de liquidité certes élevé, mais totalement couvert par les injections hebdomadaires de l’institut d’émission. Cette pause qui s’éternise ne présage pour autant pas un quelconque assouplissement.
En tout, les analystes du marché écartent cette hypothèse, en tout cas pour cette année. Fidèle à sa réputation, BAM devrait rester vigilante sur le timing de la prochaine baisse des taux, en raison des risques d’inflation, dans l’objectif de protéger le pouvoir d’achat des ménages et ainsi veiller à la stabilité des prix.
Le régulateur bancaire va certainement attendre d’observer le comportement de la première diffusion des effets de la décompensation et les anticipations quant à la deuxième phase, prévue en 2025, pour agir s’il le fallait.
Les écarts négatifs des taux directeurs, entre le dirham et les devises qui composent le panier (euro et dollar), ne plaident pas non plus pour un éventuel assouplissement, du moins en 2024.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO