Edito. Signal fort

Si elle était secrètement espérée par bon nombre d’opérateurs, la toute récente baisse du taux directeur de la Banque centrale à 2,25% envoie un signal fort aux marchés, c’est le moins que l’on puisse dire.

Cette décision, la troisième depuis juin 2024, s’inscrit dans une logique d’accompagnement de la reprise économique. Tant que l’inflation demeure sous contrôle, les conditions monétaires doivent être plus favorables à l’investissement. Si, de prime abord, la Bourse de Casablanca réagit avec prudence à cette révision du taux directeur, l’horizon semble s’éclaircir.

En tout cas, les projections des brokers, à leur tête CFG Bank, abondent dans ce sens. Elles tablent sur des bénéfices agrégés de 45,9 milliards de DH en 2025, en hausse de 11,6% par rapport à 2024. À lui seul, ce chiffre traduit la solidité retrouvée des entreprises cotées.

Plus encore, l’évolution attendue du ratio prix/bénéfices (P/E) s’inscrit dans la même logique. Un ajustement à sa juste valeur pourrait propulser ce multiple à 20,2x. Valorisé actuellement à 19,4 fois les bénéfices estimés pour 2025, le marché offre ainsi une appréciation potentielle de 4%. Ce n’est pas tout puisque la dynamique des taux souverains pourrait amplifier ce mouvement haussier.

La concrétisation d’une éventuelle émission d’emprunt obligataire à l’international allégerait la pression sur le marché domestique de la dette, induisant une baisse supplémentaire des rendements des bons du Trésor. De quoi ouvrir un potentiel de hausse du marché estimé à 7%. Et cela pourrait n’être qu’un début.

La trajectoire des rendements obligataires pourrait encore s’infléchir et le taux directeur se réduire. Cela aura comme effet de porter ce potentiel d’appréciation du marché à 9%. Les investisseurs sont, dans ce sens, invités à profiter de l’environnement actuel qui leur est plus favorable qu’il ne l’a été depuis bien longtemps. À bon entendeur…

Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO