Opinions

Edito. Patrimoine en péril

La dégradation silencieuse de l’arganeraie marocaine, révélée par notre enquête sur cette filière clé, lève le voile sur plus d’un mal : sécheresses prolongées, spéculation sur la matière première, effondrement des coopératives féminines et érosion du savoir-faire ancestral.

Au-delà des enjeux environnementaux, c’est toute une filière de l’économie solidaire qui paie le prix d’un marché déstructuré où les intermédiaires s’adjugent l’essentiel de la valeur ajoutée. L’arganier, symbole pittoresque de résilience et de patrimoine, souffre.

Le fruit se fait rare et les prix ont atteint des sommets. Alors que la production a chuté de plus de 50%, le prix de la noix d’argan a été multiplié par cinq. Si seulement cette inflation était le fruit de la loi de l’offre et de la demande ! Hélas, les agissements des intermédiaires ont exacerbé une donne climatique déjà complexe, fragilisant ainsi directement les femmes rurales, jusqu’à les contraindre de cesser leur activité.

Le signal d’alarme est donné : la protection de l’arganeraie ne doit pas se limiter à des mesures écologiques, mais c’est tout le mécanisme économique, qui guide le fonctionnement de cette filière, qui mérite d’être requestionné. Préserver l’arganeraie et la développer va de pair avec la protection de celles et ceux qui en vivent. Et c’est le cas aussi dans bien d’autres chaînes de valeur agricoles !

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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