Édito. Opportunité
C’est probablement le moment idoine pour le Maroc de reconstituer son pavillon national. Le Royaume doit, aujourd’hui plus que jamais, profiter des tensions géopolitiques mondiales pour se repositionner sur l’échiquier international du maritime. Le pays peut se tailler une place de choix et devenir plus qu’une simple alternative pour les entreprises européennes tant leurs modes d’approvisionnement ont évolué.
Pour se rapprocher de leurs clients finaux, elles ont désormais tendance à modifier leurs sources d’approvisionnement pour raccourcir les délais. Le Royaume dispose, compte tenu de sa position géostratégique, de tous les atouts pour devenir une destination d’approvisionnement potentielle de choix pour nombre d’industries en Europe.
À la recherche de partenaires rentables et surtout proches, elles ont tendance à se délocaliser. Ce qui ne saurait passer uniquement par les voies aérienne et terrestre. La voie maritime doit donc pleinement jouer son rôle dans ce sens. Il est plus que temps de se doter d’une politique maritime, en bonne et due forme, en s’alignant sur les pratiques standard d’attractivité. Ceci suppose la création d’une instance dédiée.
Le défaut d’un pavillon national n’est pas sans conséquence sur l’économie. La facture du fret maritime représente une perte sur les réserves de change de quelque 46 MMDH. Cela représente 13% des réserves de change du pays, au 31 janvier 2024.
Certes, la reconstitution d’une flotte sera longue et onéreuse, l’investissement dans le maritime s’inscrivant dans le long terme.
Pour autant, il est indispensable que l’État apporte son soutien, notamment dans l’acquisition de navires, à l’image de ce qui a été fait pour l’aérien. L’effort doit aussi être opéré sur les plans législatif et fiscal en vue de relancer le navire.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
