Édito. Incitations
Le marché automobile vit un véritable faux départ. Après un mois de janvier qui a surpris les observateurs, les ventes de voitures neuves, toutes catégories confondues, se sont ensuite installées dans un trend baissier qui s’est maintenu en mars.
Les derniers chiffres de l’Association des importateurs de véhicules automobiles au Maroc (AIVAM) sont éloquents à ce titre. Le marché affiche une baisse à deux chiffres pour le seul mois de mars concernant les véhicules pour particuliers, qui représentent le plus gros des ventes, poursuivant sur sa lancée de février. Résultat, les immatriculations ressortent en repli de près de 6% en cumul annuel.
Il faut dire que le contexte pour l’achat d’un véhicule neuf n’est pas tout à fait propice pour le moment. Et pour cause, les professionnels interrogés par Les Inspirations ÉCO sont quasiment unanimes sur les causes de cette tendance.
À commencer par une demande qui se fait de plus en plus rare, le pouvoir d’achat des ménages n’ayant toujours pas retrouvé son niveau d’antan, malgré le fléchissement de l’inflation. Et pour ne rien arranger, le passage à l’Euro 6, prévu dès juin avec des motorisations plus respectueuses de l’environnement, impliquera une hausse significative des tarifs des voitures.
En attendant, les concessionnaires essaient tant bien que mal d’écouler les stocks d’«anciennes» motorisations dont ils disposent. En tout cas, l’année s’annonce déjà compromise tant le manque de visibilité domine au sein des distributeurs. Une chose est certaine, tous anticipent le changement de mindset de la clientèle qui s’opère et tablent dans un futur proche sur une transition du diesel vers l’hybride et l’électrique. Si tous les ingrédients sont réunis, cette transition pourrait être plus rapide qu’on ne le croit. Les incitations gouvernementales constitueraient sans nul doute un accélérateur de choix !
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO
