Edito. En toute humilité…
L’appel du souverain à s’abstenir d’accomplir le rituel du sacrifice contient plus d’un message. Si l’attention s’est largement portée sur la question du prix du bétail et de sa disponibilité, on a moins souligné un autre enjeu majeur : le creusement des disparités sociales.
Dans un contexte marqué par un pouvoir d’achat en berne, une inflation persistante et le poids des intermédiaires, cette décision résonne comme une nécessité autant sociale qu’économique. Avec l’arrivée du mois sacré de ramadan, cet appel prend une ampleur encore plus forte. Il nous invite au pragmatisme et à la réflexion.
Les démonstrations de luxe, l’excès de gourmandise, l’ostentation – omniprésents sur les réseaux sociaux et alimentés par des tendances consuméristes effrénées – devraient laisser place à plus de sobriété et d’empathie envers ceux qui subissent de plein fouet cette conjoncture difficile.
Loin d’être un simple rappel, ce message royal est une interpellation pleine de sens : il nous pousse à revoir nos comportements et à recentrer nos priorités sur des valeurs de solidarité et de partage authentiques, loin des artifices et de la surenchère.
Ramadan, mois de purification et de réflexion, offre une occasion idéale pour repenser les fondements d’une société juste et équilibrée. Son véritable esprit réside dans l’humilité, la quête de sens et l’engagement pour la cohésion sociale.
Il invite à une consommation plus responsable et consciente, où la qualité prime sur la quantité, loin des dérives de la surconsommation et des mises en scène d’opulence. Il ne s’agit pas de privation, mais d’encourager des gestes simples mais puissants, porteurs d’un engagement sincère pour une société plus équitable et solidaire. Ramadan moubarak karim !
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO
