Édito. Dommages collatéraux
Il n’aura finalement pas fallu longtemps pour que la hausse du gaz butane soit effective. Initialement prévue pour le 1er avril, l’entrée en vigueur de la décompensation partielle avait été repoussée par l’Exécutif, en grande partie pour éviter d’impacter le pouvoir d’achat des ménages en plein mois de Ramadan.
Plus d’un mois et demi après, le gouvernement est passé à l’action en appliquant une augmentation allant jusqu’à 10 DH pour la bouteille de gaz de 12 kg, faisant planer le spectre d’un effet domino. À quelques jours de la Fête du sacrifice, il est légitime de s’interroger sur le timing de la décision.
Certes, la mesure, programmée dans l’agenda de l’Exécutif dans le cadre des engagements pris dans la Loi de finances 2024 et de la loi-cadre 21-09 relative à la protection sociale, est louable. Elle consacre, en effet, le principe d’un ciblage plus efficace des ménages les plus démunis.
Cependant, elle ne manquera pas d’avoir un impact significatif compte tenu de son caractère transversal, en particulier à la veille de l’Aïd El Kebir. Ses retombées sur les classes moyennes et les retraités sont inévitables.
En face, la hausse des salaires intervenue récemment ne devrait pas peser lourd. Les secteurs de l’alimentation, des prestations de services, de la restauration… seront les premiers à en subir les dommages collatéraux. Espérons qu’ils pourront en absorber les effets «dans la douceur».
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO