Édito. Croissance neutre
Elles étaient attendues… Elles n’ont pas déçu ! Les prévisions de croissance du Fonds monétaire international, pour le Maroc, sont tout à fait conformes à celles du HCP et de la BAD. Tous tablent sur un taux de croissance compris entre 3 et 3,2% en 2024. Seules Bank Al-Maghrib et la Banque mondiale sont plus pessimistes, plaçant le curseur plutôt à 2,1 et 2,4%, respectivement.
En face, l’inflation, si elle a tendance à retrouver des niveaux raisonnables, devrait rester dans des proportions plus inquiétantes (entre 2,2 et 2,5% entre 2024 et 2025), en particulier pour les ménages. Le risque dans cette situation est que l’évolution de l’inflation absorbe celle de la croissance. Ce qui conduirait à une année «blanche». C’est la théorie avancée par plusieurs économistes. Avec de telles perspectives, la relance économique du pays ne risque toujours pas d’être au rendez-vous. Pire, le taux d’accroissement du PIB étant annulé par celui de l’inflation, la croissance réelle serait neutre.
Il faut dire aussi qu’avec un tel niveau de croissance, il est difficile de prétendre vouloir dynamiser l’économie. Le challenge pour l’Exécutif, qui s’était engagé à stimuler la reprise économique, ne pourra être relevé que sous deux conditions : lutter contre l’économie de rente et imposer une politique de rigueur au niveau des dépenses publiques. Ce ne sera pas une mince affaire.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO