Opinions

Edito. Cercle vicieux ?

Solution d’appoint ou véritable addiction financière ? Chaque fin de mois, des millions de foyers jouent aux équilibristes pour boucler leurs dépenses avec un compte plongeant dans le rouge.

Selon les estimations, plus de 60% des comptes bancaires de particuliers vivraient sous le régime du découvert permanent. Souvent présenté comme une bouée de sauvetage pour affronter les imprévus ou lisser des dépenses récurrentes, il a pourtant un coût ! Dès lors qu’on pioche dans cette manne, il faut se préparer aux agios, commissions et autres frais annexes. D’aucuns considèrent ce crédit à court terme comme un mal nécessaire.

Or, en permettant de repousser ponctuellement les limites financières, le découvert peut créer une dépendance difficile à briser. Dans d’autres pays, les allocations sociales, coupons de réduction ou autres dispositifs, tels que les tickets-repas, sont des mécanismes offrant une rallonge indirecte au budget des familles.

Au Maroc, le salaire constitue bien souvent l’unique source de revenus. Au-delà, il ne reste que le recours au découvert bancaire. Ils ne sont pas si nombreux, les salariés qui peuvent compter sur des revenus supplémentaires issus de placements financiers ou de primes régulières.

Cette vérité transcende même les classes sociales, car beaucoup de ménages n’ont pas d’autre solution pour pallier les imprévus financiers. Le découvert devient ainsi une norme imposée, reflétant la nécessité de réelles politiques de soutien structurel pour accompagner les ménages dans la gestion de leur budget. Le découvert bancaire, bien qu’utile à court terme, ne saurait constituer une stratégie de gestion financière durable. Il appartient à chacun d’être conscient des risques et des coûts qu’il implique.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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