Édito. Cause de défaillance
C’est l’une des principales causes de mortalité des entreprises, en particulier les plus petites d’entre elles. Le recours aux chèques, qui est en perpétuel recul avec l’avènement des nouveaux instruments de paiement notamment, ne faiblit pas ou à peine.
En dépit des dispositifs de prévention instaurés par les autorités monétaires et du risque pénal auquel s’expose son émetteur, cette pratique, qui a la peau dure, continue de faire des ravages. Le nombre d’incidents de paiement sur chèques ne cesse d’enfler (+12%), soit 560.000 en 2022. Quant à leur montant, il grimpe de 18,3% pour dépasser les 17 MMDH, dont la majorité (82%) représente de petites sommes (comprises entre 1.000 et 50.000 DH).
Il n’en faut pas plus pour que cet instrument de paiement, jadis longtemps usité, soit désormais quasi systématiquement refusé dans les principaux commerces, grandes enseignes comprises. S’il n’est pas certifié, il n’est tout bonnement pas accepté. Ceci étant, le chèque n’est pas le seul instrument à provoquer la méfiance des commerçants. Réputées sûres, les lettres de change normalisées (LCN), utilisées dans les transactions inter-entreprises, commencent à constituer également une source d’inquiétude.
Avec un taux de rejet de 14% faute de provision, la LCN devient, à son tour, une des causes de défaillance et de mortalité des petites et moyennes entreprises. Un dispositif semblable à celui applicable au chèque, voire plus musclé, ne serait pas superflu.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO