Coopération migratoire Maroc-Espagne : un enjeu loin d’être seulement bilatéral
N’en déplaise à certains, la coopération maroco-espagnole en matière de migration a repris là où elle s’était arrêtée il y a quelques mois, et de la manière la plus fluide. Maroc et Espagne jouent un rôle clé dans la stabilité régionale et la lutte contre le terrorisme transfrontalier, le crime organisé et autres phénomènes dangereux comme la traite des êtres humains.
Il était donc tout à fait logique que cette question – sous toutes ses facettes – figure parmi les premiers dossiers à être pris en main, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route élaborée en avril dernier lors de la visite au Royaume du président du gouvernement espagnol.
Nous le savons, le dossier migratoire a lourdement pesé dans la balance des arguments ayant poussé le voisin ibérique à apprécier avec lucidité l’importance du partenaire marocain, dont le positionnement géographique est stratégique pour le Vieux Continent.
Les efforts marocains sont reconnus de par le monde, qu’il s’agisse du volet sécuritaire ou migratoire, et, aujourd’hui, la fixation des priorités de cette nouvelle étape dans le cadre du groupe migratoire mixte ou encore dans le Processus de Rabat renforce davantage son rôle clé.
De plus, le consensus ayant marqué la première réunion post-normalisation trace des perspectives positives pour des points épineux, tels que celui des mineurs non accompagnés ou encore de la mobilité circulaire. De la volonté est exprimée, de part et d’autre, en vue d’améliorer les mécanismes de gestion dans ces domaines, et c’est tant mieux.
Même sur le volet financier, les deux parties annoncent accorder une importance particulière aux possibilités accrues d’accompagnement en faveur du Maroc dans le nouveau Cadre financier multi-annuel de l’Union européenne.
Il reste juste nécessaire que les efforts, et même les concessions, consentis par le Maroc et l’Espagne dans ce domaine soient portés dans l’entourage aussi. Rappelons-le, l’enjeu est loin d’être seulement bilatéral.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO