Chantier collectif
EDITO. Comme attendu, le programme gouvernemental ne contredit nullement les grandes priorités nationales sociales et économiques. L’emploi, la protection sociale, la création de valeur ajoutée, le «Made in Morocco», la réduction des disparités… Les urgences imposées par le chantier, plus grand, d’implémentation du Nouveau modèle de développement, guideront les actions de l’Exécutif tout au long de cette mandature. Avouons-le, la perspective globale offerte par cette feuille de route est on ne peut plus positive. Néanmoins, elle ne saurait relever du périmètre exclusif du gouvernement. Une appropriation collective des objectifs tracés dans ce programme serait salutaire pour le pays.
Dans la mesure où le panorama escompté est des plus optimistes, il serait dans l’intérêt de tous que l’approche, pour appréhender ce programme, soit davantage patriotique que politique. En effet, combien d’années durant avons-nous jalousé d’autres pays car leurs chômeurs bénéficiaient systématiquement d’une indemnité pour perte d’emploi ? Combien avons-nous envié les mécanismes étrangers de prise en charge des ménages et des séniors démunis ? Combien, aussi, de nos concitoyens ont préféré vivre sous d’autres cieux, précisément pour ces mêmes raisons ?
C’est cela qui rend cruciale la proactivité et la cohésion – même entre majorité et opposition – afin de mener à terme les différents chantiers à portée économique et sociale. La divergence enrichit le débat, certes, mais il ne faudrait nullement que le goût amer laissé par les résultats des urnes, envenime le climat de discussion et d’adoption de textes stratégiques. À charge, par ailleurs, pour le nouvel Exécutif de doublement convaincre. La vision qu’il présente au vote, aujourd’hui, tient la route, mais il n’aura, pour autant, aucun droit à l’échec. La forte assise dont il a bénéficié, au terme des différentes élections, lui impose une responsabilité des plus lourdes à l’égard de ses électeurs et des citoyens en général.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO