Maroc

Une nouvelle étape pour intégrer les exclus du système

La réduction de la pauvreté dans le rural et la lutte contre l’exclusion dans les quartiers des grandes agglomérations sont les principales priorités. Au titre de la période 2005-2016, quelque 79.000 jeunes ont bénéficié de l’appui de l’INDH pour la création de près de 5.860 AGR, dont 60% en milieu rural.

La lutte contre l’exclusion et le financement des projets destinés aux catégories de jeunes les plus vulnérables en milieux urbain et rural reviennent dans le débat, après le feu vert royal accordé au lancement d’une 3e étape de l’INDH. L’accent sera donc mis sur les jeunes exclus du circuit traditionnel du financement de projets, avec une nouvelle génération de projets qui couvriront les catégories non encore concernées. Ce sont principalement les activités génératrices de revenus qui sont visées, de même que le renforcement des compétences professionnelles de cette frange de la société. Au titre de la période 2005-2016, quelque 79.000 jeunes ont bénéficié de l’appui de l’INDH pour la création de près de 5.860 AGR, dont 60% en milieu rural. Ces activités concernent des domaines aussi variés que l’élevage et la transformation de produits agricoles, la valorisation des produits de terroir ou encore la promotion de l’artisanat et de la pêche traditionnelle. De même, au cours des deux étapes de l’INDH, les jeunes ont bénéficié de 3.722 projets et actions concernant l’animation socio-culturelle et sportive, notamment à travers la construction, l’aménagement et l’équipement de 1.250 espaces sportifs de proximité, 219 maisons de jeunes et 193 centres culturels.            

Le pilotage en ligne de mire
Au niveau du contrôle, c’est le renforcement de l’aptitude des organes de gouvernance territoriale et de la coordination nationale de l’INDH, de sorte à atteindre les objectifs de suivi et de performance, qui sont prioritaires. Il est à rappeler que le programme de lutte contre la pauvreté dans le rural a ciblé 403 communes dont le taux de pauvreté dépassait les 30%, tandis que 264 quartiers de grandes agglomérations étaient ciblés. Le problème de la convergence avec d’autres programmes d’inclusion des jeunes est quant à lui toujours posé. Il s’agit essentiellement de recentrer les projets de l’INDH sur «le développement du capital humain, la promotion de la condition des générations montantes, l’appui aux catégories en situation difficile» et «en lançant une nouvelle génération d’activités génératrices de revenus», chose contenue dans le dernier discours du Trône. Au Maroc, les jeunes de 15 à 29 ans représentent aujourd’hui environ 30% de la population totale du pays, avec un effectif global de plus de 8,4 millions de jeunes Marocains, et 44% de la population est en âge de travailler (les personnes âgées de 15 à 64 ans). La grande conclusion des analyses qui ont été faites est la suivante: si cette génération de jeunes n’a pas suffisamment d’opportunités en vue de son insertion économique et sociale, ce grand potentiel risque d’être perdu avec un impact négatif sur le dynamisme économique et l’inclusion sociale. En effet, un nombre considérable de jeunes sont au chômage, et plus encore demeurent inactifs, découragés par les maigres perspectives de trouver un emploi, ce qui fait de l’INDH un mécanisme irremplaçable dans cette lutte contre l’exclusion des jeunes sans qualification.


Remédier à l’action segmentée du gouvernement

L’action gouvernementale en faveur des jeunes reste éparpillée, avec des résultats très limités en termes de couverture et de qualité des services offerts aux jeunes. Dans cette configuration, l’INDH se dresse comme un rempart contre les méfaits de la marginalisation. L’autre challenge à relever consiste à limiter la fragmentation due au manque de coordination entre les nombreuses agences qui fournissent des services similaires, ce qui induit une certaine ambiguïté dans les rôles des agences publiques. À noter que le ciblage des jeunes pauvres et vulnérables reste insuffisant. Plusieurs interventions publiques ne touchent pas les jeunes défavorisés, au moment où la majeure partie du financement alloué aux jeunes est destinée aux programmes ciblant les diplômés des universités, qui ne représentent pourtant que 5% des jeunes chômeurs. L’action de l’INDH permettra aussi de dresser le profil des jeunes affectés par les différentes situations d’inactivité économique, mais aussi d’orienter les AGR vers les jeunes défavorisés en mettant en place des dispositifs d’accompagnement social en vue de leur insertion dans le circuit de production.



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