Maroc

Un traitement de choc attendu pour le secteur

Anass Doukkali, est le nouveau ministre en charge de la Santé.  De gros dossiers attendent d’être réglés pour sauver le secteur qui souffre de nombreux maux.   

Anas Doukkali, nouveau ministre de la Santé, issu du PPS, aura du pain sur la planche. À l’instar du secteur de l’Éducation, les citoyens ont des attentes élevées et les revendications des professionnelles sont nombreuses. Le nouveau ministre hérite du bilan de son prédécesseur, avec ses points positifs et négatifs. Ce même bilan fait aujourd’hui débat au sein des membres du gouvernement. Il demeure que le passage d’El Houssaine Louardi laissera des traces sur ce département et le secteur de la Santé dans sa globalité. Aujourd’hui, la balle est dans le camp de Doukkali pour  assurer enfin un accès à la santé pour l’ensemble des citoyens.

1. Les nominations :
Un SG à trouver
En plus de choisir son cabinet, le ministre de la Santé aura à lancer le processus de sélection pour plusieurs postes vacants sur l’organigramme de son département. Le ministère est sans secrétaire général depuis le départ du Dr. Abdelali Alaoui Belghiti, suite à l’enquête sur Manarat Al Moutawassit d’Al Hoceima. Deux directions au sein du ministère sont gérées à titre intérimaire, il s’agit de la direction de l’Équipement et celle de la Planification et des ressources financières. Le ministre doit trouver également un remplaçant à Jilali Hazim, ex-DG de l’ANAM. L’ensemble de ce processus sera suivi de près par les différents partenaires sociaux.

2. Stratégie :
Rupture avec Louardi ?
Les acteurs du secteur se posent la question de savoir si la nouvelle stratégie va reprendre les priorités déjà inscrites dans la feuille de route de l’ancien ministre pour la période 2017-2021 ou bien Dakkouli chamboulera-t-il cette stratégie en inscrivant de nouvelles priorités ? Pour rappel, la stratégie sectorielle santé 2017-2021 avait trois principaux éléments : la consolidation des acquis précédents (baisse des prix des médicaments et mise à niveau des urgences) et l’amélioration de l’accès aux soins (réduction des délais des rendez-vous, passage vers la couverture sanitaire universelle et   disponibilité des médicaments essentiels). Enfin, il s’agit d’améliorer la présence et les conditions de travail des ressources humaines.

3. Le RAMED et l’AMI :
Deux régimes à surveiller
C’est certainement un des chantiers stratégiques pour la prochaine période dans le secteur de la santé. La CMU (Couverture maladie universelle) est composée de plusieurs compartiments, le premier est le RAMED. La situation de ce régime qui couvre 12 millions de bénéficiaires nécessitera une révision générale de sa gouvernance et son financement. Le deuxième compartiment de la CMU est l’Assurance maladie des indépendants, ce nouveau régime, en phase de préparation, est un test grandeur nature pour le système de santé. Professionnels indépendants, assurances publiques et privées attendent la mise en application de cette réforme majeure qui concerne 10 millions de personnes.

4. Gouvernance :
Appels d’offres et transparence
Le ministère de la Santé a toujours été dans les radars de la Cour des comptes. Les dernières polémiques autour de plusieurs appels d’offres des médicaments ou pour le matériel médical attendent des réponses du nouveau ministre. Également, plusieurs appels d’offres sont en stand-by à cause de l’absence du ministre et la décision du ministre par intérim de temporiser pour certains dossiers. Toute la question de la gouvernance du ministère est également sur la table, notamment la création d’une agence dédiée aux médicaments ou d’une direction spécifique pour le secteur privé, ainsi que les fameuses inspections des cliniques privées.

5. Les dossiers sectoriels :
Médecins, pharmaciens, infirmiers
Le secteur de la Santé rassemble une panoplie de métiers et autant de revendications sectorielles. Entre le médecin du public et du privé, entre le professeur universitaire au CHU et le médecin du centre de santé de base dans une région enclavée, les intérêts et les revendications sont divergents. Le ministre de la Santé aura à arbitrer entre ces différentes catégories. Dans le domaine du médicament, l’enjeu économique se trouve confronté à la question de l’accessibilité et des équilibres des régimes d’assurance. Louardi avait, partiellement, tranché en faveur de la deuxième option. Les professionnels du secteur médicament (pharmaciens d’officines et industriels) attendront l’approche qui sera adoptée par le nouveau ministre. Ce qui est certain, c’est que les professionnels sont déjà en train de préparer leurs dossiers revendicatifs, comme nous l’ont souligné les différentes corporations approchées. Doukkali compte sur son expérience en tant que professeur de médecine depuis 2007 ainsi qu’en tant que membre du Conseil d’administration du CHU de Rabat.  


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