Maroc

Transport touristique : les organismes de crédit pointés du doigt

Certains établissements de crédit feraient fi de l’accord relatif au report des échéances de remboursement pour les opérateurs du transport touristique. Une situation qui a suscité l’ire des professionnels qui implorent l’intervention de l’État pour arrêter l’hémorragie et sollicitent un reprofilage de la dette. 

La situation devient intenable pour les opérateurs de transport touristique qui lancent un cri de détresse contre les abus exercés par les établissements de financement. En effet, il semble que depuis le mois de septembre, ces derniers ne ménagent pas les opérateurs et procèdent à des pratiques qui iraient à l’encontre des ententes stipulées dans le contrat-programme 2020-2022 pour le soutien et la relance du tourisme. Le bât blesse au niveau des échéances de remboursement des prêts.

En partenariat avec la Banque centrale, le groupe professionnel des banques du Maroc (GPBM) et l’association professionnelle des sociétés de financement (APSF), il était question de mettre en place un moratoire de remboursement des échéances des crédits bancaires et des crédits leasing jusqu’au 31 décembre 2020. Ce différé est censé être exempté d’agios ou de pénalités de retard au profit tant des entreprises touristiques que de leurs employés. Cette mesure a, d’ailleurs, été reconduite dans le cadre du plan d’urgence pour la relance du secteur, lancé en janvier 2022.

Préjudice
Sauf que les professionnels du secteur s’accordent à dire qu’ils subissent un préjudice de la part des établissements de financement. Et ce n’est pas la première fois. La Fédération du transport touristique au Maroc avait dénoncé, en mars dernier, la pression de quelques établissements dont certains ont même refusé de se conformer à l’accord relatif au report.

«Depuis septembre dernier, les entreprises de transport touristique sont sidérés par le comportement de certains organismes, lesquels réclament le remboursement du restant dû, ce qui met les opérateurs en mauvaise posture, notamment en cette période marquée par la flambée des prix du carburant. Alors que le gouvernement fournit des efforts pour la relance du secteur, les établissements de crédit inhibent, malheureusement, la reprise», se lamente Mohamed Bamansour, secrétaire général de la Fédération.

Dans sa lettre adressée au ministère, cette dernière a énuméré les pratiques exercées par certains organismes, consistant à appliquer des intérêts faramineux. Pire, ils ont procédé à la saisie des véhicules, et bon nombre se sont retrouvés au contentieux. «Les entreprises les plus lésées sont celles qui n’ont pas bénéficié des programmes «Relance» et «Oxygène». Toutefois, il faut signaler que ces entreprises ont toujours honoré leurs engagements avant le déclenchement de la crise pandémique, et que la plupart d’entre elles sont des TPE», précise Bamansour. Ainsi, les opérateurs du secteur sollicitent l’intervention du ministère pour contraindre ces établissements à respecter l’accord en vigueur et à prendre en considération l’impact préalablement subi par les professionnels du transport touristique.

Dans le même sillage, ces derniers demandent un délai supplémentaire pour les entreprises toujours dans l’incapacité d’honorer leurs échéances. La Fédération implore également le département chargé du Budget de poursuivre sa démarche pour instaurer un dialogue constructif, entamé l’année dernière. Et pour éviter de subir à nouveau les supplices de la part des établissements de financement, les opérateurs proposent un reprofilage de la dette. En d’autres termes, ils suggèrent de créer un fonds public qui absorberait toutes les créances des opérateurs du transport touristique tout en supprimant les majorations.

L’anarchie continue de sévir
La Fédération s’est adressée au Wali de la Région Marrakech-Safi pour tenir une réunion afin de débattre des problèmes dont pâtit le secteur. Il se trouve que la région connaît récemment la prolifération d’opérateurs touristiques qui opèrent en toute illégalité, ce qui a suscité l’ire des opérateurs structurés. «Une anarchie s’est installée dans la ville de Marrakech qui compte actuellement des opérateurs touristiques «ambulants» qui brandissent des pancartes d’excursions à des prix défiant toute concurrence, sans pour autant garantir une quelconque sécurité ni professionnalisme.

Ces agissements causent préjudice aux opérateurs réglementés et ternissent l’image de notre pays», partage le secrétaire général. Et c’est le manque de contrôle qui est pointé du doigt. À cet égard, la Fédération sollicite les autorités publiques pour stopper ce déferlement qui met en péril un secteur réglementé surtout qu’il s’agit de la destination la plus prisée du Maroc. À noter que la Fédération a tenté à plusieurs reprises d’établir un contact avec les autorités concernées. Valeur aujourd’hui, toutes les réclamations sont restées lettre morte, mais ceci n’a pas empêché la Fédération de réitérer sa requête.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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