Transport et logistique : les Espagnols convaincus du potentiel marocain
L’Institut espagnol des exportations et des investissements s’est penché sur le secteur du transport et de la logistique marocain, une activité prometteuse pour les entreprises ibériques, selon un document qui leur a fourni quelques pistes pour réussir leur introduction.
Dans une note sectorielle publiée récemment, l’Institut espagnol des exportations et des investissements (ICEX), l’organisme semi-public d’appui aux entreprises ibériques à la recherche de nouveaux marchés, a décortiqué le secteur du transport et de la logistique marocain. Le document a braqué les projecteurs sur cette activité en vue d’encourager les opérateurs espagnols à s’y intéresser. D’emblée, le rapport souligne les efforts consentis par les autorités marocaines afin de moderniser ce secteur miné par l’informel. Cela se traduit par une hausse soutenue de l’enveloppe budgétaire dédiée à l’investissement pour le développement des infrastructures et la mise en place de centres logistiques. «Ces hubs logistiques régionaux, comme ceux de Decathlon, Adidas ou Bosch, confirment la place du Maroc comme porte d’entrée de l’Afrique», indique la note sectorielle, dont l’auteur relève le trend haussier des IDE destinés à cette activité. La note cite les chiffrés livrés par l’Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL) pour démontrer la bonne santé affichée par ce segment économique, en soulignant l’importante croissance réalisée durant la décennie 2007-2017, de l’ordre de 5,2%. Une évolution qui dépasse, précise l’analyse, le taux de croissance du pays durant cette même période (4%). Or, cette performance ne se répercute pas sur le PIB, où le secteur contribue à hauteur de 5,2%. «Un taux en dessous des valeurs moyennes en Europe, où il se situe par exemple à 6,8% dans le cas de l’Espagne», compare-t-on. Néanmoins, le poids du secteur informel reste important et se manifeste à travers ce taux élevé, lequel atteint 90%, de stockage dans les circuits informels. Ceux-ci échappent au contrôle et à la vigilance des autorités compétentes, indique le document.
De même l’auteur dresse un constat peu flatteur de l’offre disponible actuellement, caractérisée par l’atomisation de l’offre du transport terrestre où 80% des sociétés disposent de moins de deux véhicules. À cela s’ajoute le coût élevé de la prestation, qui représente 20% du PIB, en dessous des valeurs européennes, lesquelles se situent entre 10 et 16%, précise le document. Sur un autre volet, la note relève une forte concentration des entreprises dédiées à ce secteur dans l’axe Tanger-Casablanca. «5.000 entités entrepreneuriales, s’activant dans ce secteur, ont vu le jour durant les dernières années (…) et Casablanca arrive en tête des régions accueillants ces entreprises», étaye-t-on. De même, la note explicative interpelle sur la faible pénétration des nouvelles technologies dans le secteur du transport. Tout en notant que l’équipement technologique a augmenté de 40% durant la période allant de 2012 à 2017, toutefois, le document estime que le taux reste en deçà des normes.
En ce qui concerne la logistique, le secteur pêche par son manque de compétitivité d’où ses coûts élevés et la grande pénétration de l’informel, relève l’auteur qui met en avant la politique gouvernementale pour en finir avec cette anarchie. Cela passera, ajoute le document, par la création de 3.300 hectares de zones logistiques à l’horizon 2030 et la réduction des coûts de la logistique dans le PIB jusqu’à 15%, au lieu des 20% actuels. Toutes ces données laissent entrevoir un grand potentiel de ce secteur à exploiter par les entreprises espagnoles, suggère la note informative. Le texte a brandi fièrement l’exemple des entreprises espagnoles Vectalia et Alsa qui ont su se faire une place de choix sous nos latitudes.
Amal Baba Al, DNC à Séville / Les Inspirations Éco