Souveraineté médiatique : les agences de presse africaines main dans la main
Explorer les moyens de renforcer la souveraineté africaine, à travers l’information et les initiatives dynamiques le long de la façade atlantique, tel est l’objectif de la tenue de la 7e assemblée générale de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).
Le défi qui se dresse devant les médias de la région, en particulier les agences de presse nationales, est celui de transformer leur discours médiatique. Il s’agit de l’adapter sur le plan individuel et collectif pour mettre en avant les spécificités africaines, dans toute leur diversité culturelle, politique et économique. C’est dans le cadre de cette délibération que s’est tenue, à Salé, la 7e assemblée générale de la Fédération atlantique des agences de presse africaines (FAAPA).
Souveraineté médiatique
La séance d’ouverture a porté sur une réflexion approfondie à travers un panel sous le thème : «Souveraineté africaine en action : perspectives sur l’information et l’initiative pour la façade atlantique». L’occasion d’examiner le rôle des agences de presse, en particulier de la FAAPA, dans la promotion de la coopération informationnelle, le long de la façade atlantique. L’accent a été mis sur l’accompagnement des initiatives de développement et la préservation de la souveraineté médiatique des pays du continent. Le directeur de l’agence de presse marocaine (MAP), Fouad Arif, a souligné que cette 7e assemblée générale replace l’information dans son contexte global. Il rappelle que des agences d’information transparentes et dynamiques sont les garantes de l’ouverture et de la solidité d’une société. Car une société libre et ouverte, soutenue par une information fluide, est également une société forte, robuste, et résiliente. «La souveraineté de l’information, devenue une préoccupation majeure, s’inscrit dans une vision civilisationnelle complète, telle que l’a présentée SM le Roi Mohammed VI. Cette vision vise à faire de la façade atlantique un haut lieu de communion humaine, un pôle d’intégration économique et un foyer de rayonnement continental et international», a-t-il ajouté.
Pour Olga Rachelle Mangouandza, 2e vice-présidente de la FAAPA, directrice centrale de l’Agence congolaise d’information (ACI), une information libre, transparente, équilibrée, fiable, vérifiable et diffusée en toute indépendance, par des professionnels bien formés, et ce en temps réel, permettra à l’Afrique de concurrencer les médias internationaux.
«Une information africaine, livrée par les Africains eux-mêmes, permettra au continent d’être à l’abri de la cybercriminalité tout en protégeant les institutions et les populations», a-t-elle insisté.
Dans un autre volet, Fatima Ouriaghli, directrice de publication de Finances News Hebdo, souligne le rôle clé de l’ouverture de l’Afrique sur l’Atlantique dans la démocratisation de l’information des pays concernés. Pour elle, le développement de l’Afrique passe inévitablement par la médiatisation et la souveraineté médiatique. Et d’ajouter que «les organes de la FAANA disposent de mécanismes permettant de coordonner leurs efforts et de partager des informations. Les organes médiatiques et les adhérents de la fédération ont la possibilité de se rassembler pour faciliter ces échanges». La réflexion d’Ourighli ne se limite pas à cela, elle insiste également sur le fait que l’Afrique est en pleine renaissance et nécessite, par conséquent, davantage d’audace et d’intelligence collective.
«Pour progresser et accompagner le continent dans sa transformation, la FAAPA peut mobiliser son influence et ses réseaux. Les agences affiliées à la fédération doivent partager leurs expériences, dépêches et informations. Sur le plan journalistique, la région compte des journalistes de haut calibre, mais il est essentiel de promouvoir les bonnes pratiques journalistiques afin de renforcer les réponses démocratiques et la souveraineté médiatique», a-t-elle souligné.
De son côté, Thierno Ahmadou Sy, directeur général de l’Agence de presse sénégalaise, met l’accent sur la confiance entre les agences de presse, soulignant que cette confiance renforcera l’Afrique. Il encourage la mutualisation des efforts et la coopération entre les organes de presse pour atteindre la souveraineté de l’information. Selon lui, inonder la plateforme d’informations vraies, vérifiées et valables est la clé pour réduire la propagation des fausses nouvelles.
Kenza Aziouzi / Les Inspirations ÉCO