Maroc

Sourire de Reda s’attaque à l’éducation émotionnelle des jeunes

« Si on fait du bien aux jeunes, on fait du bien à toute la famille ». C’est sur cette frappe que la présidente de l’association Sourire de Reda a inauguré la conférence de presse dédié à la présentation d’une nouvelle initiative lancée pour aider les jeunes en souffrance afin de prévenir le suicide. Sujet sensible et tabou certes, mais trop important pour freiner l’élan des membres de l’association Sourire de Reda.

A la veille de la Journée nationale de prévention du suicide des jeunes, l’occasion a été saisie pour présenter cette initiative nationale permettant à chacun d’avoir envie de nommer ses émotions. Après avoir fait une rétrospective des actions mises en œuvre depuis 2009, Meriem Bouzidi a présenté #Parle de ton émotion.

Mettant en avant un sondage qui révèle que 58,5% des jeunes marocains préfèrent ne pas exprimer leurs souffrances internes, cette nouvelle initiative se veut répondre à l’urgence de la solitude chez les jeunes qui peuvent trouver en l’Autre la capacité de comprendre leurs souffrances.

« Nous sommes tous des analphabètes émotionnels »

Pédopsychiatre et membre de l’association, Zineb Iraqi rappelle une vérité évidente au plus commun des mortels mais négligée : « Nous ne pouvons pas vivre sans émotion ». En effet, comme l’explique Zineb Iraqi, la pression sociale ne devrait pas bouleverser l’expression de nos émotions, et le rôle des parents et de l’environnement extérieur devrait permettre aux jeunes d’exprimer leurs émotions. Pourtant, force est de constater qu’au Maroc, l’expression des émotions est encore réfutée et perçue comme une faiblesse dans la sphère sociale.

Zineb Iraqi alerte a cet effet que l’intelligence émotionnelle doit être autant estimée que l’intelligence intellectuelle, car celle-ci s’acquiert et évolue au fur et à mesure des expériences de la vie. La pédopsychiatre appelle à apprendre à nos jeunes à ne pas confondre leurs émotions, à les contrôler, à les exprimer pour éviter une relation conflictuelle entre les parents et enfants. Une notion primordiale, selon la pédopsychiatre.

« L’être humain est un être social et émotionnel. Il devrait être capable de gérer des émotions dans sa vie et dans ses relations, de comprendre, d’exprimer et de prendre conscience de ses humeurs ainsi que celles des autres. Ces dimensions sont souvent négligées, notamment chez les jeunes dont on valorise plus les compétences linguistiques, mathématiques ou technologiques »

Zineb Iraqi, Pédopsychiatre

L’émotion se contrôle ? Mais avec quels outils ?
Plusieurs outils peuvent faciliter la verbalisation des émotions, la directrice Meriem Bahri, a présenté un outil inter-générationnel saisi par les jeunes accueillis au sein de l’association. Il se veut évolutif et basé sur les émotions de Plutchik, un outil simple et ludique qui permet de rentrer en contact avec ses émotions, les saisir, les exprimer et surtout les nommer.

« La roue des émotions vise à fournir aux personnes souhaitant venir en aide aux jeunes en souffrance les outils nécessaires pour mettre des mots sur leurs ressentis et créer un langage commun. En s’ouvrant ainsi et en exprimant ses émotions, le jeune pourra retrouver le calme, se réapproprier son projet de vie et s’éloigner des pulsions morbides et des désirs de passage à l’acte ». 

Meryeme Bouzidi Laraki, Présidente de Sourire de Reda

Cette roue peut être adoptée pour animer des ateliers ou pour fluidifier la communication entre un parent, un enseignant ou un ami et un jeune en détresse. Elle facilitera également l’interaction entre les appelants et les écoutants de Stop Silence, le service de soutien par ch@t, anonyme, confidentiel et gratuit créé par Sourire de Reda en 2011.


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