Maroc

Slim Kabbaj : “Nous attendons la validation du contrat-programme 2022-2030 !”

Slim Kabbaj
Président de l’interprofession Maroc Bio, président de FAMIBio

Vous venez d’être élu à la tête de Maroc Bio, l’interprofession de la filière bio. Quels sont vos chantiers prioritaires ?
Ma priorité numéro un est l’adoption du contrat programme avec le ministère de l’Agriculture. Ce contrat-programme a été étudié, travaillé, complété, voire amélioré depuis plusieurs mois, nous sommes sortis avec un projet intéressant. Nous attendons la validation des décideurs du ministère de l’Agriculture, pour ensuite le mettre en œuvre. La deuxième priorité, qui pourrait avoir l’air banal, c’est d’établir tous les documents nécessaires pour que cette interprofession soit connue et reconnue de tous.

Ce volet, auquel nous nous attelons actuellement, est essentiellement de la paperasse à faire auprès de plusieurs ministères. Il va falloir aussi faire reconnaître l’interprofession par l’international, notamment la Fédération internationale du bio, etc. Il nous faudra aussi participer au BIOFAR de Nuremberg, le plus grand Salon international du monde du bio, où nous allions chaque année, avant la pandémie.

Parmi les priorités, il faudra ne pas oublier le secteur du bio qui n’est pas agro-alimentaire, notamment la cosmétique, qui intéresse beaucoup de professionnels.

Dans un contexte marqué par l’inflation, notamment des produits alimentaires. Comment les produits bio traversent ses moments de crise, sachant qu’ils sont, en moyenne, 10 à 30% plus chers que les produits conventionnels, parfois même, beaucoup plus ?


La première chose est que partout dans le monde, le bio est toujours plus cher que le conventionnel, parce que le respect de la réglementation coûte plus cher que la réglementation de l’agriculture conventionnelle. Ce qui est facilement imaginable. Deuxièmement, plus la demande augmente, plus l’offre baisse ses prix. Plus on aura des consommateurs bio, plus les prix vont baisser, et on l’a vu au Maroc.

Depuis 12 ans qu’il commence à avoir des produits bio au niveau des magasins, marchés, le prix du bio a baissé. L’une de nos priorités dans le contrat-programme est de développer des produits bio made in Morocco. Cela fait partie d’un engagement de l’Etat et du gouvernement dans lequel nous nous inscrivons parfaitement. Nous voulons qu’il y ait des produits bio locaux.

Quand cela sera le cas et qu’ils seront nombreux et diversifiés, ils seront moins chers que les produits importés. Une autre de nos priorités est de faire en sorte que les agriculteurs se convertissent au bio et diversifient les cultures. Mais vous savez comme moi que les producteurs n’y vont que s’ils sont sûrs de vendre leurs produits. Sinon, ils n’y vont pas. Ils restent dans le conventionnel.

Et ensuite, les producteurs, les agriculteurs et éleveurs prennent de plus en plus conscience qu’il faut aller vers le bio pour des raisons que l’on connaît, notamment les problèmes de santé, de respect de l’environnement, parce qu’ils ne sont pas suicidaires. Eux aussi voudraient faire des produits sains, mais voudraient vendre.

Modeste Kouamé / Les Inspirations ÉCO


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