SIAM : entre opportunités et risques
L’année 2023 devra sûrement coïncider avec une relance du secteur agricole puisque le SIAM aura lieu. Après trois années d’absence à cause de la situation sanitaire liée au Covid-19, les attentes sont fortes. Comment rattraper les années passées et quel impact auraient les restrictions sanitaires prises par le Maroc sur la tenue du Salon ?
Le Salon international de l’agriculture au Maroc se tiendra en 2023 après trois années d’absence. L’évènement international suscite d’ores et déjà beaucoup d’espoir. Mais comment rattraper les années vécues dans la pandémie? Jaouad Chami, commissaire général du SIAM livre en exclusivité aux Inspirations ÉCO, des réponses édifiantes.
«L’organisation du salon n’a rien à voir avec le manque à gagner des agriculteurs et des entreprises qui ont l’habitude d’exposer lors de l’évènement international. Nous avons l’avantage d’avoir une structure qui est hyper légère sur laquelle nous n’avons pas de bâtiments ou de parc d’exposition.
Nous sommes un salon qui se construit à chaque édition sur 18 Ha dont 10 ha couverts par des chapiteaux», explique t-il. Et de faire savoir: «C’est ce qui nous a permis d’amortir le choc de ces trois dernières années sans avoir beaucoup à pâtir des problèmes de la pandémie ».
Jaouad Chami partage également son inquiétude pour les entreprises qui ont l’habitude d’exposer et d’avoir des agendas de commandes importantes principalement pour les coopératives des produits du terroir qui réalisent jusqu’à 60% de leurs chiffres d’affaires pendant la semaine du salon.
L’impact des restrictions sanitaires sur l’organisation du Salon 2023
En ce qui concerne, les mesures, indique le Commissaire général du SIAM, c’est à l’autorité sanitaire de prendre des mesures et nous allons les respecter.
« Aujourd’hui, nous avons un salon qui concerne approximativement 50% de la population marocaine qui est une population agricole et rurale et c’est l’une des principales forces. A cela, s’ajoute le programme, développé au niveau du ministère de l’Agriculture. Nous sommes sortis du programme Maroc vert et nous entamons le programme génération green », rappelle-t-il. Selon lui, avec Génération green, c’est la première fois que le ministère de tutelle communique directement avec les agriculteurs.2
« On ne se fait pas vraiment d’inquiétude par rapport au succès attendu sur cette édition. La seule crainte est liée à l’évolution de la pandémie au niveau mondial. Mais je pense qu’on est plus au stade d’il y a trois ans, que ce soit au niveau médical ou au niveau des différentes mesures. Nous avons maîtrisé quand-même beaucoup de choses qui font que nous espérons que le salon se passe comme prévu», assure le Commissaire.
Un salon africain d’envergure internationale
Les choix qui ont été faits il y a quelques années, ont porté leur fruit aujourd’hui. Il s’agit de l’africanisation du salon. «Nous avons voulu être le porte-drapeau étendard de la structure au Maroc. Nous avons énormément investi avec nos partenaires de façon à faire comprendre à nos amis occidentaux et européens que le salon du Maroc est continental», soutient notre interlocuteur. Notons que la dernière édition a enregistré la participation de 23 pays africains au registre des exposants. L’autre donne de taille à mentionner est qu’au cours des dernières éditions , les organisateurs du salon ont relevé davantage d’engouement de la part des partenaires africains.. Il subsiste aussi beaucoup d’interactions qui vont au-delà de l’agriculture.
Jaouad Chami aborde la question relative au réchauffement climatique qui touche particulièrement le Maroc et les autres pays africains et qui menace la souveraineté alimentaire de plusieurs États. D’ailleurs, l’une des principales thématiques de cette édition porte sur la souveraineté alimentaire. «Les gens ont compris, que ce soient les officiels, les politiques, les professionnels, qu’il y a des enjeux qui sont importants et les meilleurs endroits d’en parler se trouve être le Salon international de l’agriculture au Maroc.
Les enjeux sont certes agricoles, mais nous avons dépassé le cercle de l’agriculture en ce sens, par le biais des délégations différentes, notamment celles qui viennent avec des ministres», assure notre source. Le Commissaire général du SIAM se réjouit du fait que ce projet d’État puisse prendre de l’envergure et de l’importance pour les décideurs.
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Abdou Mbaye / Les Inspirations ÉCO