Maroc

Saisonnières à Huelva : les révélations se poursuivent

Une sentence datant de 2014 sur des faits datant de 2009 confirme l’existence de cas d’harcèlement sexuel et de conditions dégradantes de travail dans les milieux des exploitations agricoles à Huelva.

L’affaire des saisonnières marocaines dans les exploitations de Huelva commence à prendre une tournure nationale en Espagne. Le syndicat des travailleurs andalous SAT, qui lutte en faveur de la cause des saisonnières marocaines a déterré une sentence datant de 2014 condamnant des propriétaires de fermes agricoles pour atteinte aux droits de ces travailleurs. 

Le verdict se penche sur des faits qui remontent à 2009. Dans cette sentence, le tribunal a inculpé trois propriétaires d’une ferme pour atteinte à l’intégrité morale de 25 saisonnières. La sentence dictée par l’Audience nationale de Huelva a condamné les trois prévenus à des «délits contre les droits des travailleurs, intimidation et violence dans les lieux de travail». En outre, la justice a inculpé un troisième accusé pour un délit d’harcèlement sexuel. «Traitement dégradant et offensif, insultes péjoratives, surveillance étroite au point de les obliger à faire leurs besoins dans les champs, extorsion sexuelle en contrepartie du travail», la sentence décrit un cadre de travail des saisonnières digne d’un goulag. Les victimes, toutes des étrangères, majoritairement des Roumaines et une seule Marocaine avaient dénoncé ces abus devant la Guardia Civil quand des agents de cette institution armée se sont présentés à la ferme après qu’un gérant a attaqué violemment un journalier roumain. 

La sentence reprend le témoignage de la victime marocaine harcelée par le dénommé Martin. Ce dernier lui a proposé en 2008 des «faveurs sexuelles» en contrepartie de la proposition d’achat de vêtements pour son fils. Face au rejet de ses avances, l’harceleur n’hésite pas à monnayer son emploi «Si tu veux continuer à travailler, tu dois coucher avec moi», l’a-t-il menacé, selon le jugement rendu. 

Sur un autre plan, plusieurs collectivités et organismes ont volé à la rescousse des journalières nationales. L’antenne andalouse de la fédération étatique des organisations féministes a émis un communiqué où elle apporte son soutien inconditionnel à ces femmes. L’organisme a appelé les administrations publiques et les opérateurs économiques à respecter les droits de ces travailleuses étrangères, leur dignité et à l’ouverture d’une enquête pour permettre que les voix se libèrent.

L’organisme a annoncé l’organisation d’une série d’actions et de manifestations de soutien dans la région andalouse. Le groupement qui lutte en faveur des droits des femmes a exigé que le gouvernement procure de l’assistance à ces femmes et ceci avant la fin de la campagne ainsi que la réforme des lois et accords en vigueur pour protéger les droits des saisonnières étrangères.


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