Retard dans l’ouverture des parkings de l’ancienne médina de Fès : les commerçants tirent la sonnette d’alarme
Alors que les travaux de plusieurs parkings desservant l’ancienne médina de Fès sont terminés depuis des mois, ils ne sont toujours pas mis en service, ce qui suscite les inquiétudes des commerçants, déjà fragilisés par le contexte économique difficile. Ces derniers s’interrogent sur les raisons de ce retard et en redoutent les conséquences.
Alors que l’ancienne médina de Fès connaît une crise économique préoccupante, l’ouverture dans les meilleurs délais des nouveaux parkings s’avère plus que jamais nécessaire pour sa survie commerciale. Cela fait désormais plusieurs mois que les travaux de construction des parkings de Bin Lamdoun, Bab El Guissa et Ain Azliten ont pris fin.
Pourtant, à ce jour, aucune date d’inauguration n’a été avancée par les autorités compétentes. Une situation préoccupante pour les commerçants de l’ancienne médina, déjà durement touchés par la crise économique.
«Nous attendons l’ouverture de ces parkings depuis très longtemps. C’est à présent une question vitale pour la survie économique de notre médina», confie un bazariste.
Et d’ajouter que «sans parkings à proximité, permettant aux touristes et aux visiteurs d’accéder facilement à notre zone, c’est tout le commerce local qui est menacé».
L’ouverture des parkings encore retardée
Ce vaste programme d’aménagement, d’un montant total de 400 millions de dirhams (MDH), prévoit la construction de huit parkings desservant l’ancienne médina de Fès ainsi que la requalification des espaces publics et la mise en place d’un plan d’adressage. Initialement prévus pour être achevés en 2023, ces travaux ont pourtant accumulé d’importants retards.
D’après les explications fournies par les autorités régionales, le principal obstacle rencontré fut la difficulté à exproprier certains terrains devant accueillir les futurs parkings, ce qui a bloqué leur avancement. 100 MDH ont d’ailleurs été alloués spécifiquement pour l’acquisition des parcelles nécessaires. Ils promettent désormais l’ouverture des parkings et la réception des travaux au cours de l’année 2024. Un timing jugé bien trop imprécis par les principaux intéressés pour qui chaque jour qui passe aggrave un peu plus leur situation déjà très délicate.
780 chantiers lancés en 2022
L’Agence pour le développement et la réhabilitation (ADER), maître d’ouvrage délégué en charge des programmes de réhabilitation des médinas de Fès et Meknès, fait état d’une intense activité durant l’année 2022. Au cours de cette année, pas moins de 780 projets auraient été initiés dans le cadre des différents programmes menés par l’agence. Un rythme soutenu puisque 565 d’entre eux ont d’ores et déjà été finalisés quand 214 sont encore en phase de réalisation.
Ces opérations s’inscrivent dans le cadre global des 1.382 projets de réhabilitation pilotés par l’ADER dans les deux villes impériales pour un budget conséquent de 2,35 milliards de dirhams. Rien que sur le dernier exercice, ce sont plus de 520 MDH qui ont été engagés par l’agence, dont 311 millions effectivement décaissés à ce jour. Un effort appréciable dont les retombées se font déjà sentir sur le terrain, si l’on en juge par l’avancée des réalisations. Mais de nombreux défis restent à relever pour mener à bien l’intégralité du programme ambitieux de réhabilitation des médinas historiques dans les délais et en respect des budgets impartis.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO
