Reconstruction post-séisme : le gouvernement défend ses efforts au cœur d’intenses débats au Parlement
Après le séisme dévastateur d’Al Haouz, le gouvernement déploie un vaste programme de reconstruction et de réhabilitation. Lors de la dernière session parlementaire, les députés ont soulevé des questions cruciales concernant l’éducation, l’approvisionnement en eau, la santé et l’inclusion économique.
Dans le cadre du chantier global de reconstruction et de réhabilitation des zones touchées par le séisme d’Al Haouz, le gouvernement a pris des mesures ambitieuses, conformément aux Hautes instructions royales. Ces mesures ont été au centre de l’attention lors de la séance des questions orales à la Chambre des représentants qui s’est tenue lundi dernier. Une occasion pour les députés de soulever plusieurs questions concernant divers départements, notamment ceux de l’Éducation nationale, du préscolaire et des sports, de la Santé et la Protection sociale, ainsi que de l’Équipement et de l’Eau. Une des préoccupations majeures de cette session parlementaire a été l’approvisionnement en eau potable des régions touchées par le séisme.
Les députés ont également porté une attention particulière à la réhabilitation des infrastructures, au désenclavement des zones affectées, et à l’amélioration des secteurs de l’Éducation nationale et de la Santé. Les ministres concernés ont fourni des données actualisées et des réponses rassurantes quant aux efforts déployés.
Un programme d’urgence pour l’Éducation
Le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a annoncé que son ministère a mis en place un programme d’urgence pour garantir la continuité de l’enseignement dans les régions touchées par le séisme. Ce programme est conçu de manière à inclure des volets financiers et éducatifs. Il a précisé que l’Agence de développement du Haut Atlas sera chargée de superviser la mise en œuvre du programme de reconstruction et de réhabilitation des établissements scolaires les plus touchés. L’aspect patrimonial et architectural des zones affectées sera pris en considération dans la mise en œuvre de ce programme.
De plus, les normes parasismiques actualisées seront rigoureusement respectées. Le ministre a également annoncé que la réalisation d’un programme de développement intégré des zones affectées permettra la mise à niveau de l’offre éducative et sportive dans ces régions, pour une enveloppe budgétaire de cinq milliards de dirhams. Étalé sur une période de cinq ans, il tiendra compte des programmes de développement intégré des centres émergents et des groupements d’habitations qui verront le jour dans le cadre de la réhabilitation des zones affectées.
Approvisionnement en eau
Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a affirmé que son ministère a mis en œuvre une mobilisation sans précédent de ressources humaines et logistiques pour garantir l’approvisionnement en eau potable des zones touchées. En effet, dès le déclenchement de la crise, des camions citernes ont été déployés pour transporter de l’eau vers les régions sinistrées.
De plus, des efforts conséquents ont été entrepris pour la reconstruction des ponts sous l’égide de l’ONEE, afin d’assurer un acheminement adéquat de l’eau vers ces zones. Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la première phase du programme d’urgence de réhabilitation et d’aide à la reconstruction des habitations détruites par le séisme. Le ministre a également souligné un aspect crucial de la gestion de l’eau dans ces circonstances délicates. Il a indiqué que 45 sources ont retrouvé leur débit après le séisme. Cependant, il a mis en avant la nécessité d’évaluer la durabilité de ces ressources.
Pour ce faire, le ministère s’engage dans un inventaire complet sur le terrain, complété par l’utilisation de données satellites. Cette démarche vise à garantir que l’approvisionnement en eau potable dans ces régions ne soit pas seulement rétabli, mais aussi assuré à long terme, répondant ainsi aux besoins essentiels des habitants.
302 établissements de santé endommagés
Lors de la session question-réponses, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, a indiqué que 302 établissements de santé relevant de son département ont été endommagés à des degrés divers suite au séisme, dont certains ont été totalement ou partiellement effondrés et d’autres ont connu des fissures moins graves. Il a précisé que 65% des établissements endommagés se situaient en milieu rural. Il a souligné enfin que 195 établissements ont été inscrits au programme d’urgence de restauration. Toutes ces actions seront menées parallèlement au plan visant la réalisation de nombre de projets de construction, d’élargissement et de réhabilitation, avec une enveloppe estimée à 1,3 milliard de dirhams.
«Awrach» réorienté vers les zones sinistrées
Dans le cadre des mesures prises pour la promotion des activités économiques et de l’emploi dans les zones sinistrées, le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, a souligné que les efforts de création d’emplois dans le cadre du programme «Awrach» seront orientés vers les zones sinistrées. Il a fait état de près de 20.000 d’emplois à l’échelle nationale, précisant que la part de la préfecture de Marrakech a été fixée à 2.000 chantiers, Al Haouz (1.248 chantiers), Chichaoua (1.053), Taroudant (1.574) et Ouarzazate (957).
Il a fait savoir également que tout projet qui aurait pu être lancé dans n’importe quelle région a été redirigé vers les provinces touchées par le séisme, notant que parmi ces projets, figurent 16 centres de proximité visant à créer des entreprises et améliorer l’employabilité au profit de 40.000 bénéficiaires. En ce qui concerne la formation professionnelle, le ministre a indiqué que le nombre de stagiaires dans les zones impactées par le séisme s’est élevé à 35.000, ajoutant que certains établissements ont subi des dommages matériels, en particulier à Al Haouz.
«Le ministère confiera à l’Agence de développement du Haut-Atlas l’exécution du programme de reconstruction et de réhabilitation des établissements scolaires les plus affectés, pour un coût global d’environ 4 milliards de dirhams. A travers ce chantier de développement, le ministère ambitionne de gagner le pari de l’amélioration des indicateurs du système éducatif dans les zones affectées.»
«Après le séisme, le ministère a fait état de la découverte de sources d’eau dont le débit atteint jusqu’à 1.300 litres par seconde, notant que leur exploitataion permettra d’assurer l’approvisionnement en eau potable des villages avoisinants. Par ailleurs, d’autres forages seront réalisés pour trouver de nouvelles sources d’eau.»
«Notre département a immédiatement créé une cellule de suivi des répercussions du séisme d’Al Haouz, regroupant toutes les composantes du pôle social. 242 établissements, dont 150 établissements de protection sociale et 92 autres relevant du pôle social, ont été touchés par le séisme. 22 de ces établissements nécessitent une reconstruction, tandis que 220 autres necessitent des travaux de réhabilitation et de réaménagement.»
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO