Récoltes : Fès-Meknès anticipe une saison fructueuse
La campagne agricole 2024/2025 s’annonce prometteuse dans la région Fès-Meknès. Une pluviométrie généreuse, supérieure de 25% à la campagne précédente, a favorisé un démarrage optimal des cultures. L’avancement des travaux du sol et les superficies emblavées confirment cette tendance positive, laissant présager une saison agricole abondante.
La campagne agricole 2024/2025 s’annonce sous les meilleurs auspices dans la région Fès-Meknès. À la mi-novembre, les indicateurs clés, tels que la pluviométrie, l’avancement des travaux du sol et les superficies emblavées, convergent vers un bilan positif, laissant présager une saison agricole abondante. Une analyse plus détaillée des données fournies par la Direction régionale de l’Agriculture (DRA) permet de dresser un tableau complet de la situation.
Une pluviométrie généreuse, moteur d’un démarrage réussi
Le facteur déterminant de ce début de campagne encourageant réside incontestablement dans l’abondance des précipitations. Avec un cumul pluviométrique moyen de 80,33 mm à la mi-novembre, la région enregistre une hausse substantielle de 25,8% par rapport à la même période de la campagne précédente. Cette pluviométrie, qualifiée de «très satisfaisante» par la DRA, a permis une excellente humidification des sols, créant des conditions idéales pour la germination des semences et le développement des cultures.
L’examen des données pluviométriques par zone agro-climatique homogène révèle une situation contrastée mais globalement favorable. Si la province de Sefrou affiche un léger recul par rapport à l’année dernière, passant de 94,40 mm à 83,97 mm, d’autres provinces bénéficient d’une hausse significative de leurs cumuls pluviométriques. C’est le cas notamment d’El Hajeb, qui enregistre une augmentation impressionnante de près de 58%, passant de 60,63 mm à 95,93 mm. Ifrane connaît également une hausse notable, avec un cumul de 82,60 mm contre 69,05 mm l’année précédente, soit une augmentation d’environ 19%.
La province de Meknès, quant à elle, maintient une pluviométrie stable autour de 79 mm. Même Boulemane, qui avait enregistré un très faible cumul l’année précédente (20,15 mm), voit sa situation s’améliorer significativement avec 98,40 mm de pluie à la mi-novembre. Cette hétérogénéité, inhérente aux spécificités géographiques de la région, ne remet pas en cause le bilan globalement positif de la pluviométrie. L’essentiel est que l’ensemble des zones agricoles, de Taounate (52,57 mm) à Taza (58,87 mm), ait bénéficié d’un apport en eau suffisant pour un bon démarrage des cultures.
Céréales d’automne : vers une production prometteuse
L’avancement des travaux du sol est un autre indicateur clé de la bonne santé de la campagne agricole. La DRA fait état de 535.460 hectares (ha) labourés à la mi-novembre, un chiffre qui témoigne de l’effort consenti par les agriculteurs. La part prépondérante des travaux mécaniques (517.130 ha) souligne la modernisation croissante du secteur agricole et la recherche de gains de productivité.
L’adoption de techniques comme le «cover crop», qui s’étend sur 342.510 ha, témoigne également d’une prise de conscience grandissante de l’importance des pratiques agricoles durables pour la préservation des sols. Les superficies emblavées en céréales d’automne confirment le dynamisme du secteur. Avec plus de 109.165 ha, la région est en bonne voie pour atteindre ses objectifs de production. La répartition entre les différentes variétés de céréales (blé tendre, blé dur et orge) témoigne d’une stratégie de diversification visant à minimiser les risques liés aux aléas climatiques et aux fluctuations du marché.
Légumineuses et fourrages: diversification et sécurité alimentaire
Les légumineuses alimentaires, essentielles pour la diversification des cultures et l’apport en protéines, occupent près de 3.490 ha. Cette superficie, bien que modeste par rapport aux céréales, représente un enjeu important pour la sécurité alimentaire de la région. Quant aux cultures fourragères, destinées à l’alimentation du bétail, elles s’étendent sur plus de plus de 19.700 ha. La prédominance de la luzerne, de l’avoine et de la féverole reflète l’importance de l’élevage dans l’économie régionale.
Cultures maraîchères : un secteur dynamique et diversifié
Le secteur maraîcher, véritable poumon économique de la région, affiche une dynamique remarquable. Avec plus de 6.786 ha déjà plantés ou semés à la mi-novembre, les cultures maraîchères d’automne sont en plein essor. La pomme de terre, culture phare de la région, dépasse même les prévisions initiales, témoignant d’un engouement croissant pour cette production. L’échelonnement des semis de pomme de terre depuis la deuxième semaine de septembre a permis une meilleure gestion des risques et une optimisation des rendements. L’oignon vert, le petit pois en vert, la coriandre, la carotte et la fève en vert suivent la même tendance positive.
Dans la plaine du Saïs, réputée pour ses cultures céréalières, les agriculteurs se réjouissent des pluies abondantes de cet automne. «Cette année, les conditions sont idéales pour le blé», témoigne Mohamed, céréalier de la région de Fès. «Les semis ont bien pris et la levée est homogène. Si le temps reste clément, nous pouvons espérer une bonne récolte». Un optimisme partagé par Hamid, agriculteur dans la province de Meknès qui souligne que la pluie est arrivée au bon moment.
«Les terres sont bien imbibées et les cultures se développent convenablement. Nous sommes confiants pour la suite», a-t-il déclaré.
Dans les zones plus montagneuses, comme Ifrane et Sefrou, les avis sont plus nuancés. Si les pluies sont globalement satisfaisantes, certains agriculteurs s’inquiètent des variations de températures et des risques de gelées tardives.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO