Maroc

Rabat-Salé-Kénitra : Sprint final pour le PDR

La phase finale de l’élaboration du programme de développement de la Région (PDR) pour Rabat-Salé-Kénitra sera bientôt entamée. Ce PDR devra être fin prêt en mars. Il s’agit d’une priorité pour le Conseil régional qui compte aussi renforcer, en 2017, les capacités de l’administration de la région et booster l’emploi.

Une réunion décisive, de concertation du comité de suivi du programme de développement de la Région Rabat-Salé-Kénitra, est prévue, cette semaine, pour examiner et valider le rapport des choix stratégiques, en vue d’entamer l’élaboration finale du PDR, qui devra être finalisé en mars. Le programme définira les principaux axes de l’action de la région pour les années à venir. Il est actuellement dans la troisième phase qui consiste à détailler les actions et à définir les montages financiers. L’accélération de la mise en œuvre du Programme de développement régional est érigée en priorité. Toutefois, sans les ressources humaines adéquates, les objectifs fixés demeureront des vœux pieux. Certes, de grands efforts ont été déjà entrepris à travers, notamment, la nomination des responsables et la mise en place d’une première réorganisation. Mais, les besoins en recrutement demeurent considérables. En effet, le Conseil régional a besoin de renforcer l’administration financière et doter l’agence, chargée de l’exécution des projets, d’ingénieurs et de techniciens.

Le rural en ligne de mire
Le renforcement des ressources humaines permettra à la région de mettre en œuvre les actions tracées, à commencer par le programme social et territorial de lutte contre les disparités dans le monde rural, auquel a été alloué un budget de 170 millions de dirhams, contre 120 millions de dirhams l’année dernière. Prochainement, une réunion sera tenue avec les acteurs concernés pour définir le détail de sa programmation. À cela s’ajoute un programme de mise à niveau des centres ruraux qui est en cours de mise en place. Doté d’un budget de 9 millions de dirhams, ce programme est en phase de discussion avec le ministère de l’Habitat, à l’instar de ce qui a été fait dans d’autres régions. Cette année connaîtra aussi le démarrage effectif des travaux de réhabilitation de la zone industrielle de Témara. La région y participe avec 10 millions de dirhams, sur un total de 25 millions de dirhams.

À grandes ambitions, grands moyens
Dans le cadre du budget de la région pour l’exercice 2017 (609 millions de dirhams), des lignes ont été validées pour l’amélioration des zones industrielles de la région et la réhabilitation des écoles. Un budget de 12 MDH est dédié à la mise à niveau des sanitaires au niveau de 300 écoles dans la région.

À ce titre, les marchés des études sont déjà lancés. Le secteur de l’emploi n’est pas en reste. Deux conventions ont été signées avec l’agence d’alphabétisation et l’ANAPEC. La première vise la mise en place d’un programme d’alphabétisation fonctionnel pour améliorer les compétences des jeunes et des travailleurs. La deuxième s’assigne pour objectif le renforcement de l’employabilité. Une commission mixte composée, notamment, de l’ANAPEC, de l’agence de l’alphabétisation, de la région et d’autres partenaires, est en train de réfléchir à la convergence entre les deux programmes. Les appels à manifestation d’intérêt, au profit des associations qui vont accompagner la région dans ce chantier, seront bientôt lancés. Par ailleurs, pour sa participation dans le financement de plusieurs projets, la région débloque 170 MDH dans le cadre de son partenariat avec Rabat Aménagement pour le renforcement de l’infrastructure routière et certains axes de voirie.

Le partenariat se poursuit avec l’Agence d’aménagement de la Vallée du Bouregreg, notamment le financement de la rocade n°2 à hauteur de 129 MDH sur trois ans. Une somme de 43 MDH a déjà été versée en 2016. En partenariat avec le département de l’Équipement, plusieurs conventions concernent le renforcement de l’infrastructure routière de toutes les provinces et préfectures de la région. Dans le cadre des engagements du Maroc en matière de changement climatique, la région est en train d’élaborer un programme visant à doter des centres ruraux d’un éclairage public en LED et de panneaux photovoltaïques, outre la mise en place des panneaux solaires au niveau des bâtiments administratifs, en commençant par celui de la région.   


Abdessamad Sekkal
Président de la Région Rabat-Salé-Kénitra

«Le rôle économique de la région reste à définir»

Les Inspirations ÉCO :  Après plus d’une année à la tête du Conseil régional, quelles sont les contraintes qui restent encore à dépasser ?  
Abdessamad Sekkal : Un vrai projet de redéfinition des rôles entre le gouvernement, les établissements publics et les régions devra être mis en place. Le grand défi est de pouvoir, en tant que région, avec le gouvernement, mettre en place un plan d’action à même de concrétiser de manière claire ce processus. Le rapport de la commission consultative sur la régionalisation a relevé la nécessité de deux mandats des Conseils régionaux pour asseoir la nouvelle vision des rôles des régions. Le chantier actuel est très important et va s’étaler dans le temps. Le grand défi consiste à donner corps à cette nouvelle vision de la régionalisation avancée. Cet objectif passe par la mise en place d’un processus de concertation entre le gouvernement et l’association des régions du Maroc en vue de s’accorder sur les étapes à mener. Un autre enjeu a trait à la déconcentration de l’administration de l’État pour que le Conseil de la région trouve des interlocuteurs ayant suffisamment de pouvoirs pour prendre des décisions.  

Quel regard portez-vous sur le partenariat avec le secteur privé ?
Plusieurs projets sont faits en partenariat avec le secteur privé, mais ce chantier a encore besoin de davantage de travail. Le bureau régional de la CGEM est un partenaire stratégique pour le Conseil de la région.   

Qu’en est-il du rôle économique des régions ?
Le rôle économique de la région reste à définir. En effet, la question demeure posée sur ce rôle. Actuellement, l’État est fortement présent à travers des stratégies sectorielles. On doit se mettre autour d’une table pour décortiquer les dispositions de la loi et définir leur mise en œuvre de manière à assurer la transition.    



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