Rabat-Salé-Kénitra : Le programme de développement régional finalisé début 2017
Le Conseil de la région Rabat-Salé-Kénitra s’active pour la finalisation du programme de développement régional. Après la phase de diagnostic, l’heure est aux concertations avec les différents acteurs de la région. Zoom sur les priorités…
Le Conseil de la région Rabat-Salé-Kénitra compte mettre sur les rails le programme de développement régional au début de l’année 2017. L’accélération de la cadence s’impose. La loi accorde au conseil un délai d’un an pour l’élaboration de son programme régional. La phase de diagnostic vient d’être achevée. Le rapport établi sera soumis à la concertation élargie avec les différents acteurs de la région pour pouvoir, par la suite, élaborer le programme de développement. Le président de la région, Abdessamad Sekkal, précise aux Inspirations ÉCO que le Conseil est actuellement dans la phase des choix stratégiques qui seront validés avec les différents acteurs dans un délai d’un mois. Après cette étape, il faudra passer aux mesures d’accompagnement comme la mise en œuvre du système géographique ainsi que l’élaboration du programme de Marketing territorial. Plusieurs priorités sont d’ores et déjà tracées.
Il s’agit notamment du développement de l’innovation dans le domaine économique, aussi bien pour les secteurs qui sont déjà développés dans la région que les nouvelles niches. Une vision globale devra être développée pour augmenter la valeur ajoutée des différents secteurs (tourisme, agriculture, industrie…). Il faut dire que la région regorge de potentialités, comme le souligne avec optimisme Sekkal. On peut citer, entre autres, le Technopolis à Salé et le projet de PSA à Kénitra. L’industrie est ainsi un élément-clé. Pour atteindre les objectifs escomptés, la réhabilitation des zones existantes pour améliorer les conditions de travail est en vue. Une étude est déjà finalisée pour la zone industrielle de Temara. La zone industrielle Salé-Rahma, où «les conditions sont catastrophiques», pour reprendre les termes du président de la région, sera également réhabilitée.
Le Conseil de la région tend aussi à réaménager des structures d’activités industrielles en allant vers d’autres villes où le besoin se fait ressentir comme Sidi Kacem. Une fois achevée, le projet de développement régional permettra de donner une vision précise sur le développement des activités économiques dans la région. Actuellement, le Conseil de la région est en phase d’identification du foncier pour la réalisation des projets. Le développement économique de la région passe aussi par le développement humain. Il s’agit d’un élément déterminant. À l’heure actuelle, l’écart est grand entre le milieu rural et urbain. En dépit de la richesse de la région, les indicateurs de développement humain sont alarmants, notamment dans une grande partie du monde rural et quelques petites villes. La dynamique économique doit être un vecteur d’amélioration des indicateurs de développement humain. Plusieurs pistes sont à explorer comme la promotion d’activités génératrices de revenus.
La région compte faire de la question de lutte contre les disparités spatiales son cheval de bataille. L’amélioration du niveau de développement humain est tributaire d’un certain nombre de mesures, à commencer par l’enseignement et l’amélioration de l’accès aux services publics de la population vivant dans le milieu rural. Il s’avère également nécessaire d’assurer de la cohérence en matière de développement régional et de repenser à différents aspects comme l’environnement et la mobilité urbaine. Le développement territorial est une nécessité. «Plusieurs actions transversales doivent être mises en œuvre. On a aujourd’hui besoin d’assurer une meilleure territorialisation des différentes actions et la convergence entre les approches sectorielles», précise le président de la région. L’amélioration du mode de gouvernance n’est pas en reste.
Cet objectif pourra être concrétisé en mettant en place des observatoires pour améliorer la capacité de mise en œuvre des projets. Le conseil de la région a-t-il les moyens financiers de ses ambitions? Pour Sekkal, le financement ne constitue nullement une entrave à la réalisation des projets arrêtés grâce aux montages financiers ficelés entre la région et ses partenaires. «Le budget du Conseil de la région doit être un levier pour les autres partenaires. En effet, notre objectif est de faire en sorte que notre participation soit un incitateur et un catalyseur», précise-t-il. En attendant l’élaboration du plan de développement régional, le conseil de la région, dont le budget passera à 609 MDH, dont 83 MDH pour le fonctionnement, a entrepris plusieurs actions dont l’organisation de plusieurs ateliers sur l’emploi, la mise en place d’un programme en matière de réduction des disparités, la mise en œuvre des mesures d’amélioration de la formation professionnelle…
Ce que prévoit la loi
La loi organique relative aux régions stipule l’élaboration par le Conseil de la région, au cours de la première année de son mandat, d’un programme de développement régional. En vertu de l’article 83 de ce texte, le plan régional fixe pour six années les actions de développement, dont la programmation ou la réalisation sont prévues sur le territoire de la région en prenant en considération leur nature, leur emplacement et leur coût. La loi insiste sur l’approche participative et la coordination avec le wali de la région en sa qualité de chargé de la coordination des activités des services décentralisés de l’administration centrale. Tout programme de développement régional devra comporter un diagnostic mettant en évidence les besoins et les potentialités de la région, une identification de ses priorités et une évaluation de ses ressources et dépenses prévisionnelles afférentes aux trois premières années et doit prendre en considération l’approche genre. Le programme doit suivre les orientations stratégiques de la politique de l’État et veiller à leur déclinaison au niveau régional. Il peut être révisé à partir de la troisième année de son entrée en vigueur.