Maroc

Rabat-Salé-Kénitra : Balisage en cours pour le PDR

La région n’a pas encore finalisé son plan de développement régional. Les différentes commissions se penchent, avec les acteurs concernés, sur la définition des priorités. Sur le plan économique, plusieurs chantiers sont définis: développement des filières clés, formation professionnelle, emploi, etc.

Le plan de développement régional de Rabat-Salé-Kenitra ne sera adopté qu’en juillet, presque deux ans après les élections régionales. Il faut dire que l’élaboration d’un tel document, premier du genre dans l’histoire du Maroc, nécessite une large concertation et surtout du temps.

L’année électorale 2016 a visiblement déteint sur le rythme d’action des différentes commissions. La course contre la montre est enclenchée pour finaliser le PDR. Actuellement, la région et ses partenaires sont en train de définir les priorités sur la base des différentes études élaborées à cette fin en vue de passer à l’étape de finalisation du plan et de son lancement. La vision est claire sur les différents secteurs. Au niveau économique, la région regorge de potentialités qu’il faut développer à travers la mise en place d’un partenariat étroit entre les différents acteurs (région, État, acteurs territoriaux et secteur privé). Plusieurs chantiers sont définis dans le cadre du plan d’action de la commission du développement économique, de la promotion des investissements, de l’emploi et de la formation professionnelle.

Renforcement des compétences
Le premier vise le renforcement des compétences des habitants à travers le développement d’un programme de formation et d’insertion professionnelle. La concrétisation de cet objectif passe par la mise en œuvre d’un certain nombre d’actions. Il faut en premier lieu élaborer une feuille de route régionale «Emploi et formation» avec les partenaires privés et publics du territoire, la décliner en plans d’action annuels et activer la commission régionale de l’emploi et de la formation. Un observatoire pour l’emploi et la formation devra être mis en place dès 2018 pour la production d’indicateurs et d’analyses en vue de soutenir la politique régionale et donner de la visibilité aux entreprises sur l’offre et demande, l’élasticité de l’emploi par rapport à la croissance économique, la productivité, le coût du travail, le parcours des diplômés, etc. Il s’avère également nécessaire de définir des programmes régionaux pluriannuels de formation dans les filières économiques clés: l’automobile, l’agriculture, le tourisme, l’artisanat et les industries culturelles et créatives. Pour améliorer l’insertion professionnelle des jeunes, des écoles pour les métiers régionaux sont à créer en partenariat avec le secteur privé, les professionnels et les entreprises.

Transformation du milieu rural
Un autre chantier est d’une importance capitale: l’accompagnement de la transformation du monde rural à travers la promotion des démarches de diversification économique. L’idée est de valoriser le potentiel économique des territoires ruraux et de créer de l’emploi, de mettre en réseau les acteurs publics, privés et la société civile, de mutualiser les efforts et d’intégrer les initiatives de développement dans une stratégie globale. À ce titre, plusieurs actions sont à lancer à commencer par la mise en place d’un système d’appel à projets pour le soutien de projets intégrés de diversification économique (auprès des communes, associations, coopératives, groupements d’agriculteurs, exploiteurs forestiers et entrepreneurs). La région est appelée à œuvrer en matière de renforcement des associations et coopératives rurales ainsi que de soutien des projets de mise en valeur des savoir-faire ruraux et de formation spécifique dans les secteurs de l’artisanat, de l’agriculture bour ou encore de la transhumance.

Le tourisme rural et l’agro-tourisme doivent être encouragés à travers le programme développement intégré du produit touristique nature (animation, mobilisation des acteurs locaux, financement, appui de l’entrepreneuriat, etc.). En outre, un programme de promotion de l’agriculture et des activités forestières devra être développé. Par ailleurs, la région doit soutenir l’innovation et les filières économiques régionales à travers le développement du partenariat et la mise en place d’outils permettant d’animer l’écosystème régional. Le défi est de fédérer les acteurs économiques autour des priorités régionales et des objectifs stratégiques par filières et les accompagner en permanence et créer une concurrence entre les territoires. Aussi faut-il, entre autres, créer dès cette année des instances d’animation et de pilotage partenarial public-privé des principales filières économiques et élaborer pour chacune un référentiel (contrat-programme, feuille de route et plans d’actions annuels).  

Filière automobile
L’étude élaborée insiste sur l’impératif de développer un accompagnement spécifique de la filière automobile afin de consolider l’attractivité territoriale et de faire face à la concurrence, mais aussi de fidéliser les entreprises implantées dans la région. Ainsi, les actions devront porter notamment sur le développement d’une offre de valeur régionale «Automobile» en faveur des entreprises implantées ( accompagnement, facilitation administrative, formation, R&D, etc) et la définition d’un programme d’accompagnement de l’Open Lab PSA à partir de 2019. Mieux encore, la région est appelée à déployer un plan de prospection des IDE spécifique au secteur et favoriser une démarche de promotion d’un cluster à moyen terme, en partenariat avec l’État, pour une intégration des PME régionales dans la filière.

Le soutien à la recherche et au développement sur les priorités régionales s’impose en vue de faire émerger des domaines d’excellence de la région. Une instance d’animation et de coordination régionale du monde académique et scientifique est à créer en 2017 pour multiplier les projets communs et favoriser les projets innovants. L’offre d’accueil et les initiatives en faveur des projets innovants devront être structurées en élaborant un schéma directeur de développement de l’offre d’accueil desdits projets (incubateurs, pépinières, accélérateurs, etc.) en lien avec une offre de services et d’animation et en créant une structure régionale pour la création d’entreprises et l’innovation.



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