Maroc

Projet de loi de Finances 2024. L’AEI livre ses recommandations

Amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, Création de plus d’emplois productifs, Développement de l’entreprise marocaine et Diversification des sources de financement des chantiers d’envergure, telles sont les principales recommandations de l’Alliance des économistes istiqlaliens pour le PLF2024.

Certes, le Maroc a fait preuve de résilience face aux crises qui se sont succédées, mais des efforts supplémentaires restent à fournir, surtout en matière de gouvernance. Ainsi, l’Alliance des économistes istiqlaliens (AEI) a émis des recommandations pour le projet de loi de Finances 2024.

Ces recommandations sont particulièrement axées sur l’amélioration du pouvoir d’achat des citoyens, le développement de l’entreprise marocaine, la création d’emplois productifs ainsi que la diversification des ressources pour financer les grands chantiers en cours, lesquels requièrent de la rigueur dans la gouvernance. Dans ce sens, l’AEI a listé une kyrielle de recommandations.

Politique économique

En matière de politique économique, elle préconise de maintenir le cap d’une économie expansionniste. Considérant que la maîtrise de l’inflation et l’accélération de la croissance ne sont pas incompatibles et que la reprise de la demande intérieure reste fragile, l’AEI estime que le taux directeur a atteint le plafond soutenable, et que toute augmentation supplémentaire risque de freiner l’investissement privé et le développement de l’offre et de la demande qui en résultent.

Toutefois, pour lutter contre l’inflation, notamment celle des produits alimentaires, le think tank recommande de renforcer l’offre agricole destinée au marché domestique à travers la réservation d’un quota, en particulier pour les produits alimentaires de grande consommation, et par la subvention des intrants pour améliorer la productivité. Un contrôle plus efficient des chaînes d’approvisionnement, de stockage et de distribution, ainsi que l’accélération de la réforme des marchés de gros est de mise.

Selon l’AEI, il s’avère également crucial de relancer la demande intérieure à travers le déploiement des allocations familiales et des aides directes dès la prochaine rentrée, et sans pour autant décompenser dans l’immédiat.

Dans la même perspective, il serait pertinent d’opter pour un rattrapage ciblé du pouvoir d’achat de la classe moyenne en instaurant, en concertation avec le secteur privé, des mécanismes d’augmentation de salaires.

Sources de financement

Par ailleurs, pour augmenter significativement les marges de manœuvre budgétaires nécessaires au financement de l’État social et des grands chantiers structurels programmés, l’AEI propose d’entamer l’élargissement équitable de l’assiette fiscale et sociale à travers la mise en place d’un barème progressif et déplafonné des cotisations sociales. Il y a lieu d’envisager également la mise en place d’une loi annuelle spécifique au financement de la protection sociale.

Chômage

Quant au taux de chômage, ce dernier ne peut être réduit qu’en poursuivant la dynamique industrielle et celle des autres secteurs créateurs d’emplois stables et de qualité, en particulier dans le secteur tertiaire. Toujours dans le même sens, l’AEI recommande de réactiver les moteurs traditionnels de croissance tels que le logement et les travaux publics.

Il est également proposé dans cette note d’accorder une priorité particulière à l’inclusion du monde rural dans la mise en œuvre de tous les programmes, en y développant une nouvelle classe moyenne, conformément aux orientations royales.

Parmi les recommandations, figure aussi l’implication du secteur privé national et des Marocains du monde (MDM) pour plus d’investissements productifs et innovants. Il s’agit également de privilégier le «Made in Morocco» en tant que locomotive pour l’emploi.

La production durable n’est pas en reste. En effet, l’AEI prône la libéralisation accélérée de la production durable, du transport et de la commercialisation des énergies, notamment renouvelables. La généralisation de la digitalisation à tous les domaines d’activité constituerait également un impératif.

Maryem Ouazzani / Les Inspirations ÉCO



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