Prime de risque : le marché Actions séduit à nouveau
L’exigence de rentabilité annuelle des investisseurs envers le marché Actions se situe à 10,2% contre 11,1% en octobre 2022, et ce, pour un horizon de placement supérieur à 5 ans.
L’appétence au risque est de retour chez les investisseurs qui reprennent confiance dans les actions. C’est un signal positif pour le marché boursier. Selon les modes de calcul par sondage retenus par Attijari global research (AGR), la prime de risque affiche un repli de 2 points passant de 8% en octobre 2022 à 6% en juillet 2023. Les analystes de la société de recherche notent que «l’exigence de rentabilité annuelle des investisseurs envers le marché Actions se situe à 10,2% contre 11,1% en octobre 2022, et ce, pour un horizon de placement supérieur à 5 ans». Cela signifie que les investisseurs recherchent un rendement de 10,2% par an pour justifier le risque associé aux investissements en actions. Généralement, ils sont moins rémunérés pour le risque qu’ils prennent en investissant dans le marché boursier. La méthode de calcul par sondage vise, pour rappel, à déterminer la rentabilité annuelle exigée par les investisseurs en bourse et ce, sur un placement supérieur à 5 ans. À cet effet, AGR a adressé un questionnaire à un échantillon d’investisseurs préétabli, représentatif et valable statistiquement.
Le taux sans risque en hausse
Le taux sans risque (Bons du trésor à 10 ans), observé à la date de la réalisation de l’étude d’AGR, ressort à 4,205% contre 3,014% lors de l’édition précédente, en hausse sensible de 119 points de base (pbs). L’augmentation du taux sans risque peut également influencer les décisions d’investissement, car les rendements sûrs ont augmenté, rendant les placements sans risque relativement plus attrayants pour certains investisseurs.
En outre, l’exigence de rentabilité annuelle des investisseurs pour les actions reste supérieure au taux sans risque, sachant que ces derniers exigent toujours un rendement plus élevé pour justifier le risque lié aux investissements en actions. S’agissant des réajustements méthodologiques, il convient de préciser qu’AGR a opéré un changement des pondérations octroyées, en ligne avec l’évolution de la structure des volumes des transactions sur le marché central, selon les différentes catégories d’investisseurs.
Dans cette édition, AGR a revu à la hausse le poids des institutionnels & OPCVM locaux à 55% et ce, au détriment de la catégorie des investisseurs particuliers qui voient leur poids baisser à 15% contre 20% précédemment. Afin de calculer une prime de risque représentative du marché Actions, la société de recherche a identifié quatre principales catégories d’intervenants avec des pondérations différentes (voir tableau).
En effet, les pondérations accordées tiennent compte du niveau d’interventionnisme des différents acteurs sur le marché ainsi que de sa propre appréciation de leur degré d’influence. De ce fait, la catégorie «Acteurs de référence» intègre des personnes ayant suffisamment de recul sur le marché leur permettant d’apprécier une prime de risque «réaliste».
À cet effet, une pondération de 20% a été allouée à cette catégorie d’investisseurs. Selon AGR, l’approche par sondage semble la plus adaptée au marché boursier marocain puisqu’elle fait l’objet d’un consensus des différents acteurs. De plus, cette méthode tient compte de plusieurs aspects qualitatifs qui sont négligés par les autres approches. Il s’agit, notamment, de l’impact du contexte local et international sur l’évolution de l’aversion au risque des investisseurs opérant sur le marché financier et des anticipations des investisseurs concernant la courbe des taux. AGR relève par ailleurs que le marché marocain est relativement limité en termes de diversification à l’international et de niveau d’attractivité des d’opportunités d’arbitrage, en matière de placements au niveau local.
Sanae Raqui / Les Inspirations ÉCO