Maroc

Parlement des jeunes. Un grand besoin de sang neuf

À l’issue de leur première session législative, une centaines de jeunes  parlementaires» veulent avoir droit de cité. Éducation, orientation académique, mariage des mineures, entrepreneuriat des jeunes, leurs recommandations méritent d’être entendues.

L’Association marocaine des jeunes parlementaires (AMJP) a tenu hier à Rabat une conférence de presse pour présenter ses premières recommandations destinées au Parlement et au gouvernement. Ils sont une centaine de jeunes, âgés de 17 à 27 ans, n’ayant aucune obédience politique ou syndicale, aspect sur lequel ils insistent, mus par la volonté de participer activement à l’effort de réflexion sur les sujets phares qui préoccupent la société marocaine. Le Parlement jeunesse du Maroc a tenu sa première session législative du 22 au 27 juillet dernier à la médiathèque de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation et de la formation de Rabat. Ce sont des jeunes triés sur le volet selon une sélection ayant permis de garder 100 membres sur 1.090 candidatures. La parité homme-femme est parfaitement respectée tout autant que la représentativité régionale. Leur volonté dépasse la simple participation législative pour être un acteur du changement.

Nizar Berdai, président de l’AMJP a exprimé la disposition des jeunes parlementaires à être consultés par la future commission sur le nouveau modèle de développement mais aussi a-t-il formulé le souhait de voir des jeunes accéder au Parlement aux élections législatives de 2021. «Nous sommes fatigués des caciques que l’on retrouve à chaque fois dans les postes de responsabilité au Parlement et au gouvernement», renchérit-il. Et d’ajouter que les MRE méritent d’avoir droit de cité dans les prochaines élections dans le cadre de la 13e région.

Inspiré de sa participation, il y a quelques mois, au Parlement des jeunes au Québec où il poursuit ses études, Berdai a tenté l’expérience au Maroc avec succès. Les travaux de la première session législative ont débouché sur des recommandations émanant de quatre commissions thématiques. La Commission des secteurs sociaux s’est particulièrement penchée sur un sujet d’actualité qu’est celui de l’éducation. Elle a focalisé ses travaux sur l’intégration des jeunes dans le marché du travail et le rôle majeur que l’orientation académique peut jouer dans ce sens. Il a été ainsi recommandé la mise en place d’une filière dédiée à l’orientation académique pour les cadres pédagogiques dans les centres régionaux des professions d’éducation et de formation. Il s’agit aussi de la nécessité d’inclure l’enseignement de l’entrepreneuriat dès le primaire et la création d’un fonds pour soutenir la création d’entreprises des jeunes. Une autre proposition porte sur la création d’une plateforme digitale regroupant toutes les informations sur les grandes écoles.

Au niveau de la Commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme, la réforme du Code de la famille principalement en ce qui concerne le mariage forcé des mineures. Remarque a été faite que presque 99% des demandes de dérogation sont acceptées par le juge. D’où la nécessité, selon les jeunes membres de la commission, de limiter l’âge des dérogations à 16 ans et le recours à l’avis du médecin assermenté en cas de viol ou de mariage forcé. La commission a également mis en avant une proposition de loi visant à établir un système juridique de médiation familiale en tant que remède aux ruptures familiales. Le texte détermine les conditions de recours à ce moyen ainsi que les mécanismes d’intervention du médiateur et les modalités permettant de trouver des solutions satisfaisantes pour toutes les parties.

Concernant la Commission des finances et du développement économique, l’attention s’est focalisée sur la loi 86.12 et les contrats de partenariat public-privé. Ce mécanisme qui constitue une plateforme pour l’avenir permet de réaliser des investissements budgétivores dans des secteurs vitaux. Dans ce sens, ladite commission a proposé le réexamen des termes et conditions de conclusion des contrats avec le partenaire privé ainsi que les modalités de sa rémunération. Elle a, par ailleurs, mis en garde contre toute démission de l’État de ses obligations et de son rôle et enfin l’adoption de règles de responsabilité sociale pour ces contrats. 


Booster le partenariat sud-sud

Parmi les recommandations phares du Parlement des jeunes figure le renforcement de la coopération sud-sud. Le sujet a constitué le fil conducteur de la politique économique d’ouverture du royaume durant la dernière décennie. Ainsi, comme mis en avant par les jeunes parlementaires, le Maroc peu capitaliser sur son statut avancé avec l’UE pour faciliter les relations économiques nord-sud. Ils proposent aussi la tenue de réunions regroupant les jeunes Africains afin de débattre d’une approche commune pour la mise en œuvre d’une diplomatie parlementaire des jeunes. Dans un souci de clarté, il a été recommandé qu’une base de données de partenariats entre les pays du sud et le Maroc soit mise en place.

 



Retraites des fonctionnaires : la cote d’alerte atteinte !


Recevez les actualités économiques récentes sur votre WhatsApp Suivez les dernières actualités de LESECO.ma sur Google Actualités

Rejoignez LesEco.ma et recevez nos newsletters




Bouton retour en haut de la page