Maroc

Nouvelle attaque du lobby agricole espagnol contre le Maroc

Nouvelle attaque du lobby agricole espagnol contre les expéditions agricoles marocaines destinées au marché européen. Mauvais joueur, le lobby dénigre les envois agricoles marocains en raison de leur compétitivité à l’export.

Rebelote. Le lobby agricole espagnol reprend du poil de la bête. La coordination des organisations des agriculteurs et éleveurs (COAG) renoue avec ses habitudes, celles de diriger des attaques à tout-va contre les expéditions agricoles marocaines destinées au marché communautaire. Dans un communiqué, l’association a estimé que la baisse des cours de ventes de fruits et légumes sur les marchés européens est provoquée par l’entrée massive des exportations marocaines. Fidèle à son ton accusateur, sans fondements apparents, ce puissant lobby qui se mobilise au début de chaque saison agricole, en s’apitoyant sur le sort de ses confrères, en veut à la sacro-sainte loi du marché.

Dans ce sens, le secrétaire général, Andrés Gongora, connu pour ses attaques systématiques et surtout sa désinformation concernant les exportations nationales agricoles, a dirigé ses critiques contre les envois marocains horticoles, les accusant de “déstabiliser” la bourse des fruits et légumes. Pour cette organisation, la chute des prix a commencé le 15 octobre, à savoir depuis le démarrage de l’actuelle saison agricole.

“L’impact de l’arrivée des fruits et légumes marocains s’est ressenti depuis début novembre quand les producteurs ont constaté la baisse du prix de commercialisation de leurs marchandises, alors qu’ils avaient placé d’énormes espoirs sur cette campagne”, soutient-il.

Une ritournelle qui se répète à satiété, à l’avènement de chaque saison agricole. Pour prouver ses assertions, COAG présente les cours des prix dans le marché de gros de Perpignan, importante plateforme de fruits et légumes, où se concentrent les grands acheteurs européens. Le porte-parole de l’organisation effectue une comparaison entre les tarifs de commercialisation de la tomate espagnole avant et après l’arrivée de sa concurrente la marocaine. La comparaison démontre une légère fluctuation somme toute normale, dictée par l’arrivée d’un concurrent. Il s’agirait plutôt d’une correction, vue que les prix ont tendance à flamber quand la production espagnole accapare les étals. Dérangée par cette concurrence, l’organisation appelle le ministère de tutelle à “agir et vite”. Or, les exportateurs du Maroc n’ont enfreint aucune règle, et encore moins les dispositions de l’accord d’association. Mais la loi du libre marché et la concurrence ne sont pas du goût de cette filière espagnole, biberonnée aux aides européennes. À cet égard, COAG a appelé le gouvernement régional andalou à un durcissement des contrôles pour “traquer” les fausses étiquettes. Il s’agit de produits agricoles marocains, reconditionnés pour être commercialisés comme étant des marchandises agricoles espagnoles.

Cependant, l’application de cette mesure serait bénéfique pour le label Maroc qui souffre de cette usurpation. Elle servira aussi à démentir cette fameuse contre-vérité du lobby espagnol, qui ne cesse de répéter que les expéditions nationales pèchent par leur manque de qualité. De fait, cette question d’étiquetage est une guerre intestine entre les producteurs agricoles espagnols, lesquels ont choisi de se diversifier en s’implantant ailleurs, et le lobby agricole espagnol qui tire profit des aides européennes et des fonds dédiés à l’activité agricole. Les investisseurs agricoles espagnols implantés sous nos latitudes sont devenus des concurrents redoutables de leurs concitoyens cultivant les terres espagnoles. D’où ces sorties dénigrantes contre la production nationale, devenues systématiques avec la consolidation de la présence du capital espagnol dans l’agriculture marocaine. Une présence qui s’affirme selon le recensement de l’Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX), qui indique que 37 entreprises agricoles espagnoles opèrent au Maroc. Ce qui représente environ 10% du total des firmes ibériques implantées sous nos latitudes. Dénigrés par leurs confrères espagnols pour avoir fui le terroir espagnol, préférant s’implanter au Maroc, ces producteurs sont la bête noire des organisations agricoles ibériques. Celles-ci leur mènent la vie dure. D’où ces campagnes contre la production nationale. 

Amal Baba Ali, DNC à Séville / Les Inspirations Éco



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