Maroc

«Nous sommes partenaires des trois plus importantes institutions de microfinance au Maroc»

Amaury Mulliez : Directeur général délégué de Proparco

Les ÉCO :  En quoi consistent les activités de Proparco ?  
Amaury Mulliez : Proparco est la filiale dédiée au secteur privé du groupe Agence française de développement (AFD). Nous jouons un rôle de financeur du secteur privé à hauteur d’1,1 milliard d’euros par an environ dans les pays émergents et en développement, essentiellement en Afrique, qui représente la moitié de notre activité, dont un peu plus de 10% sur la zone Afrique du Nord et Méditerranée. Nous travaillons également en Amérique latine et en Asie, qui comptent chacun pour 25% de nos interventions. En termes de secteurs, nous réalisons 50% de notre activité dans le financement des institutions financières. Une partie de ces institutions utilisent en particulier nos financements pour financer les PME clientes chez elles et que nous ne pourrions pas atteindre depuis Paris. Au-delà de cette activité et au travers des institutions financières, nous finançons en direct des grands projets d’infrastructures et des grandes entreprises.

Sur quels secteurs opérez-vous ?
Outre les infrastructures et le secteur financier, notre département «entreprises» touche essentiellement les secteurs de l’agro-alimentaire et de l’agriculture ainsi que les secteurs de l’éducation, de la santé et de la construction avec notamment tout ce qui a trait au financement des cimenteries, nécessaires à la construction de logements. Nous finançons également les domaines de l’hôtellerie et de l’aménagement urbain de manière générale pour accompagner à la fois l’urbanisation du continent africain et le développement d’une offre hôtelière de qualité dans les grandes métropoles..

Comment se matérialise la présence de Proparco au Maroc ?
Actuellement le portefeuille est constitué essentiellement d’opérations de refinancement bancaire et pour le secteur de la microfinance. Nous avons ainsi signé, au mois d’avril dernier, une ligne de crédit avec l’association de micro finance Albaraka (ex Fondep). Avec cette signature, nous sommes aujourd’hui partenaires des trois plus importantes institutions de microfinance au Maroc. S’agissant des banques, nous travaillons avec la BMCE avec qui nous intervenons aussi bien sur le marché marocain que pour son développement sur le continent africain, puisque nous sommes actionnaires de l’ensemble Bank of Africa (BOA). Nous supportons également le groupe Banque populaire au travers notamment de son entité qui apporte du financement en devises dans les zones offshore pour le développement des entreprises à l’export. Nous sommes enfin actionnaires d’Attijari Bank Mauritanie.

Quelle démarche les entreprises doivent-elles adopter pour bénéficier d’un financement ?
Proparco s’appuie sur un réseau de 11 bureaux dans le monde, dont 6 en Afrique. Nous disposons ainsi d’un bureau au Maroc ; c’est le point de contact privilégié pour les sociétés de la zone qui peuvent s’adresser à nous localement en lui soumettant un premier dossier. Suite à cette prise de contact, nous pouvons engager une démarche d’instruction et de «due diligence» auprès de ces entreprises pour étudier la faisabilité et la structure du financement. Il faut savoir que Proparco n’est pas tout à fait une banque commerciale classique. Nous avons en effet pour mandat de promouvoir le développement durable : le critère principal et essentiel que nous aurons, au-delà bien sûr de la bancabilité et de la soutenabilité financière, consistera ainsi en la diffusion de bonnes pratiques en matière de normes environnementales, sociales et de bonne gouvernance. L’entreprise qui fera appel à Proparco devra donc être exemplaire sur ces aspects et devra également mettre en œuvre un mode de gouvernance adapté, requérant ouverture et transparence.  

Outre les activités en cours, quelle est la vision de Proparco pour son développement ?
Proparco travaille actuellement sur un nouveau plan stratégique pour son développement sur la période 2016-2020. Le chef de l’État français a en effet annoncé, il y a quelques jours, un rapprochement entre le groupe Agence française de développement et le groupe Caisse des dépôts français. Ce rapprochement vise à renforcer considérablement l’aide au développement octroyée par la France. Dans ce cadre, Proparco, en tant que financeur du secteur privé, compte participer activement à cette forte augmentation. Notre plan de croissance devrait ainsi nous porter à l’horizon 2020 à près d’1,9 milliard d’euros de financement, soit une augmentation de près de 800 millions. Sur ces 1,9 milliard, nous avons en particulier jugé absolument primordial de renforcer nos interventions en haut de bilan : nous visons ainsi un montant annuel de 350 millions à 400 millions d’euros d’investissements en fonds propres ou quasi-fonds propres dans les entreprises, notamment africaines. 


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