Mohamed Bachir Rachdi : « Je m’attends à ce que le texte soit débattu au Parlement »
Mohamed Bachir Rachdi Président de l’INPPLC
Qu’attendez-vous du processus législatif au sein du Parlement concernant le projet de loi sur l’INPPLC ?
Nous avons été impliqués dans l’élaboration de ce texte qui correspond à la vision que nous avons en cette phase de lutte contre la corruption. Il dote l’instance de compétences élargies, clairement définies et en totale conformité avec les dispositions de la loi fondamentale. Je m’attends à ce que le texte soit débattu au Parlement et éventuellement renforcé si les parlementaires considèrent que certains points sont à renforcer dans le cadre de la logique générale ayant présidé à cette réforme.
Quels sont les points phares de la réforme que vous attendiez ?
Il s’agit en premier lieu de l’élargissement de la définition de la corruption qui permet d’englober l’ensemble des pratiques tant sur le plan judiciaire qu’administratif et financier. À cela s’ajoutent les missions de l’instance qui sont en concordance avec l’esprit et la lettre de la Constitution et qui font de l’INPPLC un acteur clé dans un cadre de complémentarité institutionnelle forte. Il s’agit également d’une précision de ses pouvoirs et missions qui lui permettent de travailler dans la clarté et dans une lecture partagée par tous quant à son intervention et son rôle. Le texte lui donne pour mission d’insuffler une dynamique et de servir de catalyseur pour que l’ensemble des institutions et acteurs concernés puissent encore être engagés. On note aussi son rôle d’évaluation de la situation de la corruption au Maroc en tenant compte de différents facteurs et points sur la base d’un organe dédié : l’observatoire. Ce dernier va permettre à l’instance de faire une lecture objective et, ainsi, approfondir sa connaissance objective du phénomène. Il y a également la restructuration de ses organes de gouvernance avec des rôles très clairement définis et une fluidité dans le fonctionnement. L’indépendance est également renforcée.
Le retard d’adoption du texte a-t-il impacté l’action de l’instance ?
Nous allons tenir, la semaine prochaine, une conférence de presse pour présenter des publications de l’instance, notamment le premier rapport annuel de 2019 et une dizaine de rapports thématiques qui donnent une idée très précise de ce qu’a fait l’instance pendant cette période. Ces documents montrent que nous avons exploité pleinement cette période pour avancer sur les différents axes stratégiques et préparer l’action de l’instance sur des bases solides une fois que le projet de loi sera adopté.
Jihane Gattioui / Les Inspirations Éco