Maroc

Miloudi Moukharik : «Le dialogue social vaut ce que valent ses résultats»

 

Les Inspirations ÉCO : Pouvez-vous nous parler de la réunion que vous avez tenue en tant que syndicats avec le chef du gouvernement ?
Miloudi Moukharik : Cette réunion émane d’une demande du chef de gouvernement. Elle entre dans ce que nomme le gouvernement «le dialogue social» et c’était une occasion pour nous, syndicalistes, de présenter nos revendications et nos requêtes. Cette réunion tombe à pic car l’Union marocaine du travail (UMT) organise une campagne nationale pour dénoncer et militer contre la loi organique du droit de la grève, que nous considérons liberticide dans son contenu et antidémocratique dans son élaboration. Nous l’avons qualifié de loi qui ligote le droit à la grève et entrave le travail des syndicats.

Lors de cette réunion, quelles sont les principales revendications qu’a présentées votre délégation ?

Nous avons des revendications en attente depuis l’ancien gouvernement. Donc, c’était une occasion de les réitérer. Il y a des revendications d’ordre social et syndical. Pour ce qui est du syndical, nous ne cesserons de clamer l’abolition de la loi organique sur le droit de grève et l’application du Code du travail. Pour ce qui est des revendications sociales, nous souhaitons l’augmentation des salaires et des indemnités de la sécurité sociale.

Quelle a été la réaction du chef du gouvernement sur les points que vous avez soulevé et sur vos revendications sociales ?

Il était à l’écoute et a été d’accord avec nous sur plusieurs points notamment sur la loi organique relative au droit de grève. Il nous a affirmé que le processus de l’élaboration de la loi organique n’a pas respecté la démocratie participative car le gouvernement ne s’était pas concerté avec les syndicats sur l’ossature de ce texte. Pour ce qui est des revendications sociales, on sent que le chef de gouvernement désire conclure un accord tripartie (gouvernement, syndicats et patronat) sur trois ans. Pour lui, il faut y parvenir avant le mois de septembre prochain mais nous avons exprimé notre désaccord sur les délais. Pour nous, les syndicats, il faut accélérer le rythme du travail afin de parvenir à un accord avant la fin du mois d’avril pour que l’on puisse le célébrer lors du 1er mai prochain.

Concrètement, comment allez-vous collaborer avec le gouvernement pour y parvenir ?

Nous nous sommes mis d’accord avec le chef du gouvernement sur la création de trois commissions chargées de travailler sur des accords sectoriels. La première commission est celle des salaires, la seconde travaillera sur la fonction publique et la troisième se chargera du secteur privé mais ces commissions travailleront chacune de son côté et nous allons fixer pour chacune un ordre du jour et des propositions dans une sous-commission qui se chargera de la coordination entre les trois commissions. Le chef de gouvernement avait proposé que ces commissions se réunissent une fois par mois mais nous avons refusé. Nous avons proposé de nous réunir deux fois par mois et il a donné suite à notre demande.



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