Maroc

Migrations. Le Frontex loue la gestion marocaine

Dans une interview accordée à Europa Press, le Directeur exécutif de l’Agence européenne de contrôle des frontières a salué les relations de son agence avec le Maroc et la très bonne gestion des flux migratoires par notre pays.

Le Directeur exécutif de l’Agence européenne de contrôle des frontières (Frontex), Fabrice Leggeri, considère le Maroc comme un partenaire «fiable et fort» de l’Union européenne (UE), en matière de gestion des flux migratoires. Aussi appelle-t-il à ne pas «exagérer outre mesure la hausse soudaine» des arrivées de migrants à Sebta en mai dernier, puisqu’il s’agit d’un «incident isolé» que les autorités marocaines ont «très rapidement» stoppé.

S’exprimant dans une interview accordée à Europa Press, diffusée dimanche 22 août, Leggeri a, également, salué les relations de son agence avec le Maroc et la très bonne gestion que notre pays assure, s’agissant des flux migratoires.

«Le Maroc a fait beaucoup et continue d’œuvrer en matière de gestion des migrations pour éviter que son territoire ne devienne un point de départ pour l’Espagne et pour l’UE», a-t-il estimé, avant d’expliquer que Rabat est fiable puisque c’est grâce à ses efforts que la route migratoire de la Méditerranée occidentale demeure «sous contrôle».

Statistiques à l’appui, le Directeur exécutif de l’Agence européenne a ajouté que «nous avons à peu près le même nombre d’arrivées que l’année dernière, ce qui montre que les autorités marocaines ont même renforcé leur gestion des départs du Maroc, et adopté des mesures pour lutter contre les activités criminelles liées à la traite des êtres humains». Le patron de Frontex soutient que cela est dû à la bonne coopération que l’agence qu’il dirige entretient avec les responsables marocains, en dépit du débordement enregistré au mois de mai dernier, lorsqu’environ 8.000 migrants sont entrés irrégulièrement à Sebta.

Le discours du Roi a accéléré le revirement

Selon un expert des relations maroco-espagnoles, «ce revirement de position du patron de Frontex a été accéléré par l’écho très favorable que le discours du roi Mohammed VI, prononcé vendredi dernier, lors de la commémoration du soixante-huitième anniversaire de la Révolution du roi et du peuple, a suscité auprès de Pédro Sanchez, le chef de l’Exécutif espagnol ».

En effet, ce dernier a réagi positivement au discours du souverain marocain, lors d’un point de presse tenu samedi dernier conjointement avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président du Conseil européen, Charles Michel, à la base aérienne de Torrejon. Pedro Sanchez a, notamment, remercié le roi Mohammed VI pour son appel à rétablir les relations avec l’Espagne, avant d’ajouter : «Nous avons toujours considéré le Maroc comme un allié stratégique, tant du côté de l’Espagne que du reste de l’UE», soulignant que l’Espagne et le Maroc sont «des alliés, des voisins et des frères».

Et d’affirmer qu’il reste convaincu que c’est «sur la confiance, le respect et la collaboration que nous pouvons construire une relation sur des bases plus solides qu’auparavant». Abordant la crise entre Rabat et Madrid, il a relevé que «des opportunités naissent de chaque crise, et de la crise qui s’est produite entre les deux pays, il peut découler une opportunité de définir des relations plus profondes».

Mineurs non accompagnés… en attendant la décision de la justice

Ceci étant, dans la suite de son interview, le patron de Frontex a été interrogé sur l’expulsion des mineurs non accompagnés, ordonnée par le ministère de l’Intérieur espagnol. Leggeri a préféré ne pas s’exprimer sur les procédures judiciaires en cours, mais a reconnu que «les situations impliquant des mineurs non accompagnés sont toutes très sensibles.

Parce qu’il faut, d’une part, veiller à ce que chaque personne vulnérable soit traitée de manière appropriée, mais, d’autre part, réfléchir à ce qui est le mieux pour un mineur non accompagné. Faut-il le laisser vivre seul dans un pays étranger ou l’aider à rentrer chez lui ?», la question est posée, selon le PDG de Frontex. Leggeri dit ignorer les cas spécifiques des mineurs non accompagnés susceptibles d’être expulsés vers le Maroc, mais souligne que son «expérience» lui a montré que «parfois, l’âge des migrants est très difficile à déterminer», avant d’ajouter qu’«ils peuvent être en danger s’ils restent en Europe». «Je pense aussi qu’il faut veiller à ce que les mineurs ne soient pas exploités par des réseaux criminels.

Et sur ce point là, le risque est qu’ils soient aussi vulnérables en Europe», souligne-t-il, avant de préciser qu’il attend «la décision finale» de la justice espagnole qui sera «importante» pour tous, y compris les «nombreuses parties» des frontières extérieures européennes.

Revenant sur les routes migratoires, le Directeur exécutif de Frontex a révélé les dernières tendances relevées à partir du continent africain. Leggeri explique que les routes migratoires vers l’Espagne, depuis l’Afrique, ont connu un changement début 2020. Changement qu’il attribue, très probablement, à la pandémie, en raison, dit-il, des restrictions que Rabat a adoptées concernant la circulation des personnes à l’intérieur du pays.

Malgré cela, les arrivées aux îles Canaries ont augmenté de 130% au cours des sept premiers mois de l’année précédente, selon les derniers chiffres de l’Agence européenne de contrôle des frontières, souligne-t-il. Selon lui, ces données ont conduit Frontex à proposer à l’Espagne, en novembre dernier, le déploiement d’une opération qui a été immédiatement acceptée par Madrid. Depuis lors, l’agence dirigée par Leggeri a maintenu une équipe de 41 agents aux îles Canaries.

Aziz Diouf / Les Inspirations ÉCO


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