Maroc

Meknès/ Agro IT days 2023 : grand-messe de la transformation digitale de l’agriculture

Le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a présidé vendredi 13 janvier 2023 au Qualipole de Meknès, la 3e édition des Agro IT Days. Cette édition a enregistré la participation de près de 500 personnes, dont 30 exposants et 18 intervenants. 

Près de 500 personnes, dont 30 exposants et 18 intervenants, ainsi que plusieurs experts et acteurs de l’écosystème digital opérant dans le domaine de l’agriculture et l’agro-industrie ont participé, vendredi dernier, à la 3e édition des Agro IT days organisée à Meknès.

Sous le thème «La transformation digitale au cœur de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green», cette édition a porté sur l’introduction des nouvelles technologies dans les maillons de la chaîne de valeur agricole et de l’agro-industrie et leur impact sur le développement de l’agriculture et du monde rural.

Lors de son mot d’ouverture, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a indiqué que la digitalisation fait partie des chantiers transverses de la stratégie Génération Green et vise à permettre à notre agriculture d’être résiliente, compétitive, mais aussi et surtout innovante et attractive pour les professionnels du secteur en général, et pour les jeunes et les nouvelles générations d’agriculteurs et d’entrepreneurs en particulier. Il a précisé que l’objectif du chantier de digitalisation est de connecter 2 millions d’agriculteurs et d’usagers à des e-services agricoles à l’horizon 2030.

Sadiki a par la même occasion souligné l’importance de la transformation digitale pour tous les acteurs de la chaîne de valeur agricole, notamment les agriculteurs, qui arrivent, grâce à la transformation digitale, à atteindre une meilleure rentabilité des exploitations, à améliorer leurs conditions de travail et de vie et à réduire l’impact des intermédiaires.

Accompagner l’évolution technologique de l’agriculture
Dans son discours au nom de la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’administration, Sara Lamrani, secrétaire générale dudit ministère, a souligné que cette 3e édition arrive à point nommé afin d’encourager les évolutions du digital, un domaine qui représente un levier de développement socio-économique clé pour le Maroc et un pourvoyeur d’emplois indéniable, et ce, en droite ligne avec la Vision Royale. Elle a également mis en avant le rôle important de l’agriculture dans l’économie marocaine, puisque cette dernière représente 20% du PIB et 40% de l’emploi total. De plus, le secteur assure un revenu direct ou indirect à 15 millions de personnes, soit plus de 40% de la population du Royaume.

«C’est la raison pour laquelle il est impératif d’accompagner l’évolution technologique de ce secteur, car l’agriculture du futur sera très différente de celle d’il y a 10 ans», précise Lamrani.

Il s’agira en effet de faire face aux effets combinés de défis inédits que sont la croissance démographique, le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles et le gaspillage alimentaire. Pour répondre à ces défis, l’Agritech offre en effet une large gamme d’outils performants, tout au long de la chaîne de valeur agricole et agroalimentaire, pour faire du secteur agricole un secteur résilient et durable. Dans ce cadre, le ministère de la Transition numérique propose l’adoption de pratiques intelligentes face aux défis climatiques, dont l’introduction de nouvelles technologies, la numérisation des services agricoles et l’amélioration de la qualité et de la capacité d’innovation. Les technologies comme le biocontrôle, le big data, la robotique et le génie génétique sont des technologies très utilisées et qui offrent d’énormes perspectives de développement.

Une question de souveraineté
Intervenant au panel d’ouverture sur «Le digital : quel impact sur le développement du monde rural, pour une campagne intelligente ?», Khalid Safir, directeur général de la CDG, s’est penché sur l’importance de la rationalisation de la prise de décision et l’efficacité dans l’action publique. Il s’est également attardé sur l’impact de la rupture de la chaîne logistique internationale, provoquée par la crise du Covid-19, ce qui a démontré la nécessité du renforcement de la souveraineté nationale sur certains secteurs vitaux autres que l’agriculture. «Avec la stratégie du PMV, notre pays a bien réussi le renforcement de sa souveraineté alimentaire et à rendre le secteur plus compétitif. Aujourd’hui, nous avons aussi besoin d’une souveraineté technologique, de traitement et de stockage des données, ce qui nous permettra d’améliorer, encore plus, notre résilience et de renforcer l’ensemble de la chaîne de valeur agricole», précise le nouveau directeur de la CDG.

Le pôle digital renforce ses partenariats
Cette troisième édition des Agro IT Days a présenté l’occasion pour la signature de six conventions de partenariat entre le Pôle digital de l’agriculture, de la forêt, l’Observatoire de la sécheresse et d’autres structures institutionnelles et partenaires stratégiques.

La première convention a été conclue avec l’Institut national de la recherche agronomique. Elle a pour objectif de faciliter les travaux de recherche-développement et les services d’innovation et de transfert de technologies dans les domaines de la digitalisation du secteur agricole marocain et le suivi de la sécheresse, notamment à travers l’échange et la mise à disposition de données, de plateformes et de ressources humaines et matérielles. Alors que la deuxième a été signée avec l’Office national du conseil agricole (ONCA), portant sur la mise en place des mécanismes d’exploitation des stations météorologiques de l’ONCA et de valorisation de leurs données au profit des plateformes du Conseil agricole, de l’Observatoire de sécheresse et des programmes de recherche-développement du Pôle digital.

Deux autres conventions spécifiques ont été signées respectivement avec l’Association Agripôle innovation Meknès (Agrinova) et le Technopark. Elles ont pour objet de définir les modalités et les conditions de collaboration dans les domaines de l’agriculture digitale et l’agriculture 4.0 et de mettre en place les mécanismes nécessaires pour faciliter la connexion entre les start-up et les composantes clés du département de l’Agriculture.

La cinquième convention a été signée avec la Société Aba Technology. Elle vise à définir le cadre d’entente mutuelle des parties ainsi que les principes de leur partenariat, et plus généralement de formaliser les engagements mutuels, notamment dans le domaine de l’agriculture 4.0. La dernière convention signée lors de cette rencontre a été conclue avec l’Université Euromed de Fès (UEMF). Elle a pour objectif de définir les modalités de collaboration entre les deux parties dans des domaines d’intérêt commun, notamment en matière de formation, de recherche scientifique et technique, de partage d’informations et de savoir-faire.

Technologie : le Maroc peut mieux faire
La position du Maroc aujourd’hui concernant ces technologies reste à un niveau de développement peu avancé par rapport aux autres pays. D’ailleurs, la Stratégie nationale de la transition numérique du Maroc, qui est en cours d’élaboration, intègre des chantiers importants et des défis qui doivent être relevés afin de permettre au pays de bénéficier du plein potentiel de l’Agriculture 4.0. Dans ce cadre, la dynamisation de l’écosystème de startup sera l’un des prérequis les plus importants qui permettra l’émergence d’écosystème agritech performant, inclusif et innovateur.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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