Maroc

MASEN-CEA : Un laboratoire de rang mondial à Ouarzazate

MASEN et le CEA ont signé vendredi dernier un accord de collaboration en matière de recherche et de développement des technologies solaires. Deux premiers projets sont identifiés : la mise en place d’un laboratoire sur la durabilité des matériaux des centrales solaires (1,5 millions d’euros) et le développement de solutions de dessalement d’eau de mer ou saumâtre couplées à une source solaire.

MASEN (Agence marocaine de l’énergie solaire) vient de franchir une nouvelle étape en signant un accord de collaboration avec le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies renouvelables (CEA). Deux projets majeurs ont été identifiés pour les prochains mois. Le premier porte sur la mise en place d’un laboratoire commun MASEN-CEA de rang mondial autour des méthodes, des outils et des études de durabilité des matériaux et composants des centrales thermosolaires. Une enveloppe d’1,5 million d’euros sera dédiée à la première phase. Ce laboratoire sera au service de la communauté des chercheurs et des industriels.

Il s’appuiera sur les connaissances de   MASEN dans la réalisation de projets solaires et sur celles du CEA en matière de recherche et de développement. Pour les projets d’énergies renouvelables, l’équation économique est intimement liée à la durée de vie des matériaux utilisés. Le coût de l’électricité produite est à 70% basé sur le coût des investissements initiaux et la durée du fonctionnement des infrastructures en jeu.

En effet, plus la durée de vie des matériaux est longue moins le coût de l’énergie produite est élevé.   Le laboratoire qui sera installé à Ouarzazate sera couplé à celui de l’Institut national de l’énergie solaire, qui relève du CEA. D’un coût de 400.000 euros, le deuxième projet porte sur le développement de solutions de dessalement d’eau de mer ou saumâtre couplées à une source solaire.

Ce partenariat vise à renforcer les travaux et connaissances de MASEN et du CEA dans le domaine et proposera des solutions alternatives permettant de répondre aux besoins des sites connectés au réseau électrique ou des sites isolés. Il s’agit d’organiser des recherches qui permettront de démontrer la pertinence du dessalement et du traitement de l’eau saumâtre à partir d’une source d’énergie solaire. Si cet objectif est atteint à travers ce projet, le Maroc pourrait s’engager dans des programmes de dessalement à grande échelle. Pour le président du directoire de MASEN, Mustapha Bakkoury, il s’agit d’un moment clé qui vient accompagner des évolutions récentes, notamment à caractère institutionnel au niveau du secteur des énergies renouvelables. Le royaume vise en effet à assurer ses besoins à long terme tout en prenant en considération la dimension environnementale ainsi que la nécessité d’améliorer son indépendance énergétique.  

D’ailleurs, le Maroc, rappelons-le, vient de rehausser son ambition en énergies renouvelables, la portant à 52% du mix énergétique d’ici 2030, ce qui fera du royaume l’un des acteurs majeurs des énergies renouvelables dans le monde. La concrétisation de cet objectif passe par la promotion d’une dynamique industrielle du secteur, la nécessité de porter un grand intérêt à l’impact des énergies renouvelables sur le développement des territoires et le déclenchement d’une véritable dynamique de l’innovation à travers la recherche et le développement autour de sujets clés identifiés. L’optimisation des coûts n’est pas en reste. C’est d’ailleurs dans ce cadre que s’inscrit le rapprochement de MASEN avec le CEA et aux énergies alternatives. Daniel Verwaerde, administrateur général du CEA est on ne peut plus optimiste : «Cette coopération vise à mettre en commun nos moyens ayant trait aussi bien à la technologique qu’aux ressources humaines pour devenir ensemble un chef de file à l’international des nouvelles technologies solaires».



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