Maroc

Marrakchi et Benhida droits dans leurs bottes

Le binôme Marrakchi-Benhida a organisé, le 14 mai, une conférence de presse dans la capitale économique pour dévoiler son programme aux adhérents de la Confédération générale des entreprises du Maroc.

À l’instar d’un couple parfait, le candidat à la présidence de la CGEM, Hakim Marrakchi et sa colistière, Assia Benhida, tout sourire tout le long de leur face à face fleuve avec la presse, ont fait preuve d’une parfaite organisation dans les prises de parole. Aucun dérapage, des échanges de regards réguliers, des réponses brèves mais concises…Il faut dire que le seul binôme mixte sur la ligne de départ pour la présidence du patronat a semblé bien travailler sa communication pour faire connaître ses intentions qui portent notamment sur la croissance, l’employabilité, la création de richesses, la parité, le développement des compétences, la confiance entre le gouvernement, l’administration et le patronat et la revalorisation de l’entreprise ainsi qu’une réorganisation de la CGEM pour permettre à la structure de mieux répondre aux aspirations de ses adhérents.

La croissance et le développement
Face aux journalistes, le CEO de Magrheb Industries, aux côtés de sa colistière, a tenté de disséquer chacune de ses questions de l’heure afin de convaincre les électeurs de la CGEM. Et c’est l’ancien vice-président de la puissante structure de 2009 à 2012 qui parle toujours le premier et à propos, «Nous avons une économie à deux vitesses, il y a des entreprises qui bénéficient de mesures incitatives alors que d’un autre côté un bon nombre de sociétés font face à un système ancien, dépassé, appelé protectionnisme, caractérisé par des contraintes, à savoir les taxes sur les intrants, les lentes et longues procédures administratives, bref tout un arsenal pour empêcher la croissance et le développement», a fustigé l’entrepreneur décoré par le roi Mohammed VI du Ouissam du mérite national lors des premières assises de l’industrie en 2010.

«Une véritable révolution administrative»
«Nous avons un taux de croissance de 3%, une croissance portée essentiellement par les investissements depuis des décennies», a-t-il poursuivi en soulignant que son programme vise notamment à faire entrer le Maroc dans l’ère de la mondialisation. L’enjeu d’après Marrakchi et sa colistière, c’est de replacer les entreprises marocaines au cœur du dispositif de création de richesses, faire en sorte que le Maroc s’inscrive dans la mondialisation et la digitalisation. Ce qu’il nous faut souligne le candidat à la tête de la CGEM, c’est une véritable révolution administrative permettant au royaume d’entrer dans un système de droit positif pour «sauver» les entreprises qui sont les plus exposées à la concurrence internationale et relancer en même temps la production nationale. D’ailleurs, «c’est comme cela que les «startupeurs» vont se fixer au Maroc pour s’intégrer dans l’économie «du troisième millénaire», indique-t-il.

 

Faire du Maroc une terre  d’entrepreneurs
L’autre objectif, selon Marrakchi, est de faire du royaume une terre d’entrepreneurs. «Nous avons 350.000 entrepreneurs à l’étranger notamment à Dubaï et à Londres et seuls 2 étudiants sur 100 deviennent des entrepreneurs et moins de 10% des entreprises qui sont créées survivent», a-t-il constaté. À ce titre, il propose que le travail et la production soient moins taxés. Selon lui, plus le coût de la production et du travail est élevé, moins le Maroc devient attractif et peine à retenir sa main-d’œuvre et ses entrepreneurs. L’idée, si l’on comprend bien la proposition de Marrakchi est d’augmenter le niveau de vie des travailleurs en baissant le coût de la production. Selon lui, les pays comme la Belgique et la France ont mis en place des dispositifs de financement qui ne se basent pas sur la production et le travail.

Parité au travail
Or «c’est exactement ce qui se passe au Maroc», a-t-il regretté. Abordant un autre thème très cher à sa colistière, la parité au travail, Hakim Marrakchi souligne l’urgence de la revalorisation des compétences de la gente féminine, levier de développement, de compétitivité et de croissance pour notre pays. «C’est un programme ambitieux mais nous savons que nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs en trois ans seulement. C’est pour cela que nous nous inscrivons sur le long terme», a déclaré pour sa part Assia Benhida qui apparemment connaît bien la CGEM puisqu’elle a été la vice-présidente de la Fédération du commerce des services de la CGEM entre 2010-2012 et jusqu’ici membre du conseil d’administration du patronat.

Soutien politique ?
Les deux candidats se sont également attardés sur leurs soutiens politiques. «Beaucoup de gens nous soutiennent mais nous ne représentons pas un parti politique à la CGEM. D’ailleurs, la structure doit rester apolitique», une précision signée de Marrakchi et qui sonne comme une pique à l’endroit de son rival, le politique Salaheddine Mezaouar du RNI. Si pour l’heure, l’industriel se dit optimiste quant à une possible élection faisant de lui «le patron des patrons», le binôme mixte devra encore attendre la décision finale de l’assemblée générale élective de la CGEM qui aura lieu le 22 mai.


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