Maroc-France : vers la « décarbonisation » de l’économie
Le ministre délégué auprès du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, Franck Riester, a effectué une visite de deux jours au Maroc. Cette rencontre bilatérale vise à promouvoir des secteurs à forte valeur ajoutée pour les deux pays, notamment dans les énergies renouvelables.
C’est la première d’une série de visites officielles de la part des membres du gouvernement français au Maroc. Près d’un an après la visite du ministre français de l’Économie et des finances, Bruno Le Maire, le ministre délégué auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères, chargé du Commerce extérieur et de l’attractivité, Franck Riester, a effectué un déplacement au Maroc pour dynamiser les relations bilatérales entre l’Hexagone et le royaume. Il est suivi par le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin, qui entame une visite de travail du 14 au 16 octobre, son premier voyage officiel au Maroc depuis sa nomination. Lui succédera Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. L’objectif du gouvernement français est clair.
«Nous voulons malgré la crise de la Covid-19 et les difficultés de déplacement, conforter et augmenter nos partenariats avec le Maroc, augmenter nos échanges commerciaux, davantage d’exportations et de services», a déclaré Franck Riester lors d’une conférence de presse. Dans son allocution, il a rappelé que «ce sont 900 entreprises françaises qui sont installées au Maroc en phase exponentielle et assurant quelque 100.000 emplois directs».
Lors de son déplacement, le ministre a eu l’occasion de rencontrer plusieurs personnalités publiques nationales, dont Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). À l’issue de cette rencontre, le ministre français s’est félicité du partenariat solide entre le Maroc et la France. Chiffres à l’appui, il a expliqué que les échanges commerciaux avaient enregistré un taux de croissance moyen de l’ordre de 4,5%, passant de 5,7 milliards d’euros en 2017 à 9,92 milliards d’euros en 2020. Pour lui, les liens profonds entre les deux pays devraient s’approfondir davantage à l’avenir et passer ainsi des métiers classiques à ceux à forte valeur ajoutée. Il s’agit des métiers qui permettent la «décarbonisation» de l’économie comme les énergies renouvelables, la ville durable ou encore la «Smart City», l’hydrogène, l’assainissement… Pour lui il est impératif de cibler les nouvelles technologies, un secteur qui dispose d’un très fort potentiel au niveau national. Ceci sans oublier de développer encore plus les relations économiques entre les deux pays dans les domaines classiques, notamment l’agroalimentaire, le tourisme, l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le ferroviaire… Frank Riester s’est dit optimiste quant aux perspectives économiques des deux pays, mettant en avant les efforts réalisés par le Maroc concernant le tissu productif national, notamment dans le domaine du textile.
«Nous avons été touchés en France par la réactivité d’un certain nombre d’entreprises marocaines qui ont su adapter leur outil de travail, pour permettre la fabrication de masques pour nos compatriotes et nos voisins européens aussi. La France s’en souviendra, car c’est dans ces moments-là que l’on mesure aussi l’importance d’une amitié entre deux pays», a souligné le ministre.
Riester a insisté par ailleurs sur l’importance de la formation, puisqu’il a eu l’occasion de visiter l’Institut des métiers de l’aéronautique, qui œuvre à travers un partenariat franco-marocain, public-privé. «Notre ambition commune est de continuer à miser sur la formation des jeunes, notamment dans la conjoncture actuelle, caractérisée par un marché du travail difficile d’accès. L’objectif est de proposer aux jeunes des outils de formation d’excellence afin de trouver un emploi à forte valeur ajoutée et, surtout, de construire leur vie professionnelle», a-t-il expliqué.
Par ailleurs, le représentant français, a eu l’occasion d’échanger avec son homologue marocain, Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, sur tous les sujets importants portant sur la coopération économique entre les deux pays.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco