Maroc

Loi de Finances 2025 : le Maroc mise sur les grands chantiers

La loi de Finances 2025 s’annonce résolument tournée vers la poursuite des grands chantiers structurants. Une multitude de projets sont programmés pour l’année prochaine. Ils englobent plusieurs secteurs tels que les infrastructures routières, portuaires, ferroviaires et maritimes afin de renforcer la connectivité et d’améliorer la mobilité et la compétitivité économique du Royaume.

Dans la continuité des efforts d’impulsion des infrastructures, la loi de Finances 2025 s’annonce résolument tournée vers la poursuite des grands chantiers d’infrastructures, notamment le renforcement des piliers de l’Etat social, la consolidation de l’investissement et la création de l’emploi en plus de la poursuite des réformes structurelles et la soutenabilité des finances publiques.

Dans ce sens, une multitude de grands chantiers d’infrastructures sont programmés pour l’année prochaine. Ces projets englobent plusieurs secteurs tels que les infrastructures routières, portuaires, ferroviaires et maritimes. Ils visent, entre autres, à renforcer la connectivité et à améliorer la mobilité et la compétitivité économique du Royaume.

En se référant à la note de présentation de la loi de Finances 2025, outre la mise à niveau de deux tronçons de la route nationale RN7 à hauteur de 665,5 MDH dans le cadre du programme d’urgence dédiée aux zones sinistrées par le séisme d’Al-Haouz, il est question de poursuivre le développement des infrastructures routières et autoroutières. Il s’agit de celles inscrites dans le cadre des contrats-programmes Etat-Régions signés pour une enveloppe globale de 17,13 MMDH dont un montant de 7,02 MMDH relatif à la contribution du ministère de l’Equipement et de l’Eau.

Dans ce cadre, les crédits inscrits au titre de l’année 2025 portent sur un montant global de 480 MDH en crédits de paiement et 3,08 MMDH en crédits d’engagement. Il est question aussi de la poursuite de la réalisation de la connectivité routière au Nouveau Port Nador West Med (NWM).

Les crédits programmés en 2025, soit 200 MDH en crédits de paiement et 1,7 MMDH en crédits d’engagement, correspondent à la consolidation des marchés relatifs au dédoublement de la RN2 et l’aménagement de la RN16. A cela s’ajoute la poursuite des travaux touchant l’ensemble des opérations de maintenance du réseau routier et ouvrages d’art menaçant ruine avec une dotation budgétaire d’environ 2 MMDH programmée par le Fonds spécial routier (FSR) au titre de l’année 2025.

Connectivités des infrastructures au port de Nador West Med
S’agissant du domaine autoroutier, les opérations programmées au titre de l’année 2025 concernent, notamment, la poursuite de la réalisation de l’autoroute Guercif-Nador sur 104 km au titre des connectivités des infrastructures au port de Nador West Med. Dans ce sens, les crédits programmés au titre de l’année 2025, soit 752 MDH en crédits de paiement et 5,8 MMDH en crédits d’engagement, permettront de consolider les marchés lancés en 2023 et 2024. Il s’agit également de la poursuite de la réalisation des travaux de la section autoroutière Tit Mellil-Berrechid pour un coût estimé à 2,5 MMDH hors taxes alors que le taux d’avancement des travaux à fin août 2024 est de 40%.

Pour ce qui est de la sécurité routière, l’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA) a poursuivi en 2024 la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la sécurité routière 2017-2026 visant à réduire le nombre de morts causés par les accidents de la route à l’horizon 2026 à moins de 1.900 et à mettre en place un système routier sécurisé. Les principales actions menées dans ce sens concernent le lancement du projet «Safe Autocar» 2024-2026 d’un coût total de 690 MDH.

Pour l’année 2025, les actions prévues porteront, notamment, sur la poursuite des principaux chantiers, allusion faite à la poursuite de la mise en œuvre des programmes «Safe autocar» en plus de la poursuite de la réalisation des travaux du Nouveau Port Dakhla Atlantique avec une enveloppe budgétaire d’environ 13 MMDH.

Dans le détail, les crédits programmés au titre de l’année 2025 portent sur la consolidation des marchés pour un montant de 2,16 MMDH en crédits de paiement et 7,27 MMDH en crédits d’engagement. Il s’agit aussi de la poursuite de la réalisation du projet d’extension des ouvrages de protection du port de Casablanca pour un coût global estimé à 1,183 MMDH. Les crédits inscrits au titre de l’année 2025 portent sur la consolidation des marchés, soit 158 MDH en crédits de paiement et 269,5 MDH en crédits d’engagement. Par ailleurs, le taux d’avancement des travaux est de 37%.

LGV Tanger à Agadir : poursuite des études et des acquisitions foncières
S’agissant des infrastructures ferroviaires, ce domaine a connu, pour sa part, la programmation au titre de l’année 2024 de plusieurs opérations, notamment la poursuite des études et des acquisitions foncières préliminaires de la nouvelle LGV reliant Tanger à Agadir via Marrakech, dont le coût global est estimé à 1,44 MMDH, et ce, dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’équipement ferroviaire à grande vitesse (LGV). Il s’agit aussi de l’accompagnement de la candidature du Maroc à l’organisation de la Coupe du monde de football 2030.

Dans ce cadre, l’Etat, en collaboration avec les régions, examine le schéma de financement d’un nouveau service de transport urbain et régional par chemin de fer (RER) dans les régions de Casablanca-Settat et Rabat-Salé-Kénitra. A cela s’ajoute la poursuite du financement des études et prestations foncières liées au projet de la connectivité ferroviaire au Port NWM.

Par ailleurs, en 2025, l’ONCF envisage la poursuite des projets d’infrastructures ferroviaires déjà lancés. Ainsi, afin de renforcer la sécurité ferroviaire, l’ONCF prévoit également de finaliser la mise en œuvre du programme 2019-2025 de sécurisation du périmètre ferroviaire, incluant la suppression des passages à niveau remplacés par des ouvrages d’art, l’installation de dispositifs de sécurité, la clôture des périmètres et la construction de ponts pour piétons.

Une stratégie nationale pour le transport maritime et la flotte marchande
Pour ce qui est du transport aérien, le développement des aéroports nationaux a connu des avancées en 2024. Pour l’aéroport de Rabat-Salé, les travaux de construction et d’équipement de la nouvelle aérogare et des infrastructures aéroportuaires ont progressé de 65%.

S’agissant de l’aéroport de Tétouan, la réalisation d’une nouvelle piste au niveau de l’aéroport Sania Ramel et la construction en cours de la nouvelle aérogare. De même, pour l’aéroport d’Al Hoceima, l’acquisition du foncier nécessaire pour l’extension et le développement de l’aéroport de Cherif Al Idrissi d’Al Hoceima et la mise en place d’un nouveau système informatique pour traiter les opérations aéroportuaires, permettant, in fine, un partage d’informations en temps réel avec les différentes parties prenantes.

Parallèlement à ces mesures, le gouvernement a poursuivi, en 2024, son soutien aux lignes aériennes nationales, pour contribuer à la promotion des territoires et la valorisation de leur patrimoine culturel et touristique. En ce qui concerne le transport maritime, à l’occasion du 48e anniversaire de la Marche Verte, le Roi Mohammed VI a donné ses instructions en vue de réfléchir à la mise en place d’une flotte de marine marchande en phase avec les besoins maritimes nationaux et régionaux.

A cet effet, le gouvernement prépare, actuellement, une consultation pour élaborer une stratégie nationale visant à développer l’activité du transport maritime qui permettrait le positionnement du Maroc comme pont entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique en vue de renforcer la position du Maroc en tant qu’acteur maritime régional et de faciliter le commerce avec les Etats de la côte ouest-africaine et les Etats du Sahel.

Il s’agit aussi de la réduction des coûts logistiques liés à l’import et à l’export, ainsi que l’ouverture de nouveaux marchés et le renforcement de la compétitivité. Par ailleurs et conformément aux engagements du Maroc en matière de sécurité et de sûreté maritimes, le Centre de surveillance maritime de Tanger a été doté de tous les moyens nécessaires pour s’acquitter au mieux de sa mission de contrôle du trafic maritime dans le détroit de Gibraltar.

Logistique : le développement des zones se poursuit
Aussi, et vu l’importance que revêt le processus de transit des Marocains résidant à l’étranger, le gouvernement a veillé à fournir une offre suffisante de lignes de transport maritime, en épaulant les compagnies de transport impliquées dans l’opération Marhaba et en leur accordant les autorisations de transport nécessaires.

Pour le développement de la logistique et dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie nationale pour le développement de la compétitivité logistique, plusieurs actions ont été entreprises en 2024 pour le développement des zones logistiques à travers le Royaume, notamment la poursuite des travaux d’aménagement de la première tranche de la zone logistique d’Ait-Melloul (45 ha) au sud d’Agadir.

Le taux d’avancement à fin juin 2024 a atteint 84%. Il est question aussi de la finalisation de l’ensemble des études techniques et architecturales afférentes au projet de la zone logistique de Fès «Ras El Ma» (sur une superficie de 32 ha et un coût global de 300 MDH) et des études techniques de l’accès au projet depuis le péage de Fès-Ouest sur environ 3,6 km, en plus de la réalisation des travaux nécessaires à l’acquisition du foncier relatif à ce projet.

Il s’agit aussi de la poursuite des travaux d’aménagement du centre routier d’El Hajeb, qui ont atteint un taux d’avancement d’environ 50% à fin juin 2024 et le lancement des appels d’offres relatifs aux études techniques et architecturales de la zone logistique de Kénitra.

Par ailleurs, il a été question de signer la convention relative au projet de la zone logistique de Béni-Mellal (9 ha) et la poursuite des études architecturales et techniques en plus de l’initiation des démarches par l’AMDL pour le développement de la zone logistique d’Ouled Saleh au sud de Casablanca, notamment l’établissement d’une convention spécifique détaillant le montage institutionnel et financier et les échéanciers de ce projet.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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