Maroc

Les raisons derrière la levée de boucliers

L’implication d’un diplomate iranien dans la livraison d’armes au Front Polisario est «irréfutable», selon Bourita. Au cours de ce mois, «une première livraison d’armes a été fournie au Polisario, et notamment des Sam 9, Sam 11 et des Strellas, par des dirigeants du Hezbollah».

Après avoir tapé du poing sur la table avec l’Union européenne, le Royaume du Maroc vient de rompre ses relations avec la République islamique d’Iran. Un signe que la diplomatie de Rabat ne badine pas avec la question de l’intégrité territoriale. Téhéran est accusée d’avoir facilité une livraison d’armes au Front Polisario par l’intermédiaire de son allié du Hezbollah libanais, selon Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères. Selon la déclaration de ce dernier, une «première livraison d’armes a été récemment fournie au Polisario», le mouvement indépendantiste sahraoui soutenu par l’Algérie, via un «élément» à l’ambassade iranienne à Alger, a indiqué Nasser Bourita dans une déclaration à la presse. «Le Maroc dispose de preuves irréfutables, de noms identifiés et de faits précis qui corroborent cette connivence entre le Polisario et le Hezbollah contre les intérêts suprêmes du royaume», a affirmé le chef de la diplomatie marocaine. L’ambassadeur du Maroc à Téhéran a «quitté mardi l’Iran, et je vais demander au chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran de quitter le royaume sans délai», a ajouté Bourita.

Le ministre s’exprimait à son retour de Téhéran, où il dit avoir informé son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, de la décision du Maroc. Si le mouvement chiite a répondu aux accusations en niant celles-ci en bloc, accusant le royaume de «suivisme» vis-à-vis des monarchies du Golfe, il faut rappeler que la rupture entre la Perse et la péninsule arabique date de 2016, et que le Maroc n’a jamais été hostile au programme nucléaire iranien, contrairement aux pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Une attitude qui n’est pas réciproque selon la diplomatie marocaine, selon laquelle «l’élément le plus important qui a changé la nature de la relation entre le Polisario et le Hezbollah a été l’arrestation à l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, le 12 mars 2017, de Kacem Mohamed Tajeddine, un des grands financiers du Hezbollah qui agit en Afrique», sur la base d’un mandat d’arrêt international émis par les États-Unis pour blanchiment d’argent et appartenance à une organisation terroriste. «À partir de ce moment-là, le Hezbollah a commencé à renforcer sa relation avec le Polisario», soutient Bourita, ajoutant que des artificiers et des encadrant militaires ont été envoyés à Tindouf pour entraîner le Polisario à la guérilla urbaine et former des commandos dans le but de mener des actions contre le Maroc. «Plus récemment, une première livraison d’armes a été fournie au Polisario et notamment des Sam 9, Sam 11 et des Strellas, par des dirigeants du Hezbollah aux milices armées du Polisario», a révélé le ministre, qui ajoute que «le Maroc dispose des preuves, des données et des dates qui montrent l’implication d’au moins un membre de l’ambassade d’Iran à Alger dans l’organisation de toutes ces opérations pendant au moins deux ans».

La position du Maroc s’explique ainsi par l’implication d’un membre de l’ambassade disposant d’un passeport diplomatique iranien qui travaille à l’ambassade d’Iran à Alger, élément clé pour faciliter les contacts et les rencontres et fournir toutes les facilités logistiques afin que les hauts responsables -y compris militaires- du Hezbollah puissent partir à Tindouf et rencontrer les responsables du Polisario. «Une telle décision stratégique d’aider militairement le Polisario et de former des gens du Polisario ne peut être prise sans la coordination, voire même le consentement, de la République islamique d’Iran puisqu’il qu’il ne s’agit pas juste d’une rencontre ou d’une déclaration, mais de «deux ans de coopération, de deux ans de visites à travers l’ambassade d’Iran à Alger», conclut Bourita.



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