Maroc

Les femmes et la politique : Comment faire sauter les verrous psychologiques

Leila Doukkali, présidente de la commission France-Maroc «Les Républicains»

Créée en avril dernier, la Commission France-Maroc «Les Républicains» organise, le samedi 4 février à Casablanca, son premier forum sur le thème «Femmes et politique, regards croisés». Plus de 300 personnes marocaines et françaises, engagées en politique ou investies dans des actions citoyennes, sont attendues. Leila Doukkali, présidente de cette commission, décrit les enjeux de restituer le champ politique aux femmes et comment faire sauter les verrous psychologiques. 

Les Inspirations ÉCO : Quel est l’objectif du forum «Femmes et politique» qu’organise la Commission France-Maroc que vous présidez ?  
Leila Doukkali : L’idée d’organiser ce forum part d’un constat objectif qui consiste à dire que la femme, au Maroc ou en France, n’a pas la place qu’elle mérite dans la sphère politique, malgré son fort potentiel. Et tout cela, indépendamment du fait qu’elle soit militante ou membre d’un parti. On a estimé que la voix et la place de la femme n’étaient pas assez représentées. Donc, nous avons décidé, au sein de notre Commission France-Maroc, de donner la priorité à cet objectif, que nous avons fixé, suite aux législatives tenues en octobre dernier au Maroc. Et en marge des primaires en France, nous avons pensé que le timing était opportun pour débattre de cette problématique. L’objectif, c’est de réunir des femmes de tous bords, engagées ou non en politique, qui vont parler de leur parcours.

En clair, c’est un échange d’expériences ….
Tout à fait. Cet échange d’expériences vise à inciter les femmes à s’engager en politique, que ce soit un moteur de motivation. Des Marocaines et Françaises, leaders en politique, partageront, par leur témoignage, leur expérience exceptionnelle.

Cela fait des années que le débat sur ce sujet est engagé et les choses évoluent doucement. Pourquoi pensez-vous que vous pourrez faire mieux ?
C’est un véritable engagement que nous prenons pour que cela change. Au sein de la commission, nous avons une petite équipe efficace qui a réalisé qu’il y avait beaucoup de choses à faire. On était à 67 députées en 2011, en 2016 on en est à 91. C’est une progression, mais je suis persuadée que l’on peut faire mieux.

Il y aura, donc, des recommandations à l’issue des débats …
Absolument. On va terminer sur des recommandations suite aux différentes tables rondes qui sont programmées. Ces recommandations  nous permettront de mettre en place des actions pour aller de l’avant.

À votre avis, pourquoi les femmes marocaines s’aventurent peu en politique ?
C’est une question à laquelle nous essayons de répondre au sein du forum. Mais, je peux déjà dire qu’il y a plusieurs raisons qui empêchent les femmes de s’investir en politique : le poids de la société et des traditions au Maroc, le rôle central qu’a la femme au sein de sa famille, le manque de confiance en soi… Il y a aussi le rôle des dirigeants de nos partis politiques qui laissent peu de places aux femmes.

Certaines femmes, comme Nouzha Skalli, Nabila Mounib ou Yasmina Baddou…. ont,elles, fait leur place dans le champ politique..
Oui et chacune de leur côté ont contribué à ouvrir des brèches. Nouzha Skalli, notamment, a fait un travail formidable pour la parité en politique. Notre objectif est d’encourager les femmes à prendre en main leur avenir. Elles sont déjà en avance dans le domaine économique, reste maintenant à prendre leur place en politique.

Et vous-mêmes, êtes-vous engagée politiquement ?
Oui, j’ai ma carte du parti des Républicains depuis des années. La politique a toujours été un sujet très présent dans ma famille. Ma sœur Khadija a eu un parcours formidable au sein de la droite française (ndlr : Khadija Doukkali est décédée en septembre 2013. Franco-Marocaine, elle a été déléguée-adjointe de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007).

Vous avez choisi de porter les couleurs des Républicains pour la communauté des Français du Maroc…
Oui, j’ai côtoyé de près les Républicains et je suis convaincue par leurs idées. La délégation de Casablanca a été réorganisée et l’on m’a demandé d’en faire partie, j’ai accepté de reprendre le flambeau après ma sœur. En avril dernier, j’ai proposé la création de la Commission France-Maroc, proposition qui a été validée par la délégation des Républicains au Maroc.

Quels sont les objectifs de cette commission ?
Il y a en 3 : signer des conventions de partenariats avec des partis politiques marocains de même sensibilité ; créer une réelle synergie entre les régions marocaines et françaises et organiser des forums de débat.

Actuellement, Francois Fillon, le candidat de votre parti est en mauvaise posture. Qu’en pensez-vous ?
Là, on est parti en guerre et ils vont déterrer tout ce qu’il y a à déterrer. Fillon a toutes les compétences pour être un excellent président. Les auditions sont encore en cours. Fillon souhaite que cela aille très vite pour qu’il soit blanchi.



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