«Le Sénégal est et restera le premier allié du Maroc»

En marge de l’inauguration officielle du premier bureau «Afrique subsaharienne» de l’ONMT à Dakar, l’ambassadeur du Maroc au Sénégal, Taleb Berrada, a accordé une interview aux Inspirations ÉCO, pour faire le point sur l’évolution des relations bilatérales entre le royaume et son «premier allié» sur le continent.

Les Inspirations ÉCO : Un Groupe d’impulsion économique (GIE) avait été mis en place pour développer la coopération entre les deux pays. Qu’est-ce qui a été fait à ce jour ?
Taleb Berrada : Il est important de noter qu’il y a onze groupes de travail au sein de ce GIE. Onze secteurs sont ainsi concernés. Les groupes les plus dynamiques ont pu faire en sorte qu’un certain nombre d’actions soit dégagé, notamment dans le domaine du tourisme. En novembre 2016, lors de la visite de Sa Majesté le roi Mohammed VI au Sénégal, un accord avait été signé dans le secteur touristique afin de faciliter le partenariat entre l’Agence sénégalaise de promotion du tourisme au Sénégal et l’Office national marocain du tourisme. Nous avons très vite constaté une réalisation concrète sur le terrain, à savoir l’ouverture de ce nouveau bureau Afrique subsaharienne de l’ONMT à Dakar. Il est utile d’avoir un outil qui puisse faciliter et augmenter la mobilité entre les deux pays au-delà de ce qui existe actuellement au quotidien, en termes de dessertes aériennes.

Le Sénégal et le Maroc ont signé plus d’une centaine d’accords bilatéraux. Le rythme de leur ratification est-il rapide ?
La plupart de ces accords ne nécessitent pas une ratification, comme c’est souvent le cas traditionnellement. Aujourd’hui, nous faisons en sorte que les protocoles d’accord puissent entrer en vigueur, dès la signature. Cela permet d’entamer directement le travail avec les différents partenaires que sont les départements ministériels ou encore les hommes d’affaires, surtout s’il s’agit de partenariats public/privé. Les mécanismes ont été allégés pour faciliter l’application des accords bilatéraux.

Ces dernières années, la Côte d’Ivoire s’érige de plus en plus comme destination privilégiée des investisseurs marocains. Le rythme des IDE marocains est-il toujours aussi soutenu au Sénégal ?
Vous savez, la particularité entre le Maroc et le Sénégal n’existe nulle part ailleurs. Le Sénégal reste et restera encore davantage, le premier partenaire et premier allié du Maroc sur le continent africain. Nous y veillons de très près.

Quelle est votre vision pour le développement du tourisme entre le Maroc et le Sénégal ?
Il est important de noter qu’il existe trois vols quotidiens assurés par Royal Air Maroc, entre nos deux pays. Il y a donc une forte mobilité de nos populations dans les deux sens. Il est important que l’Office national marocain du tourisme se soit installé au Sénégal. Cela permettra de faire de la promotion, mais surtout de développer un partenariat avec l’Agence sénégalaise de la promotion touristique et les autres acteurs du secteur. Ainsi, des packages, accessibles à un plus grand public, pourront être développés dans plusieurs offres touristiques (balnéaire, cultuel, culturel, d’affaires et médical). Il est intéressant de rappeler que la volonté politique existe entre nos deux pays. Le Sénégal étant le premier partenaire du royaume du Maroc en Afrique, est aussi la première destination de nos investissements et le premier allié politique du Maroc sur la scène continentale et internationale. L’implantation de l’Office nationale marocain du tourisme à Dakar est un jalon supplémentaire pour développer ce partenariat qui existe entre le Maroc et le Sénégal, d’autant plus que Sa Majesté le roi Mohammed VI et le président de la république du Sénégal, Son Excellence Macky Sall avaient souligné la nécessité d’accorder un intérêt particulier au secteur du tourisme.