Le financement participatif a le vent en poupe
Si les Français sont plus frileux que leurs voisins Allemands quant à leur participation financière à des projets liés aux énergies renouvelables, la tendance pourrait bien se développer dans l’Hexagone dans les années à venir.
Ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. Cet adage populaire pourrait parfaitement résumer l’essence de la participation citoyenne aux chantiers menés dans l’éolien, le solaire ou l’hydroélectricité, dans le futur. En créant un nouveau mode de fonctionnement, la loi de transition énergétique pour la croissance verte du 17 août 2015 a en effet permis le développement du financement participatif des projets d’énergies renouvelables. De nombreux programmes en faveur de la transition écologique peuvent ainsi être financés par crowdfunding, qu’ils soient portés par des particuliers, des associations, des entreprises ou des collectivités territoriales. Depuis lors, l’État a en effet mis en place des cahiers des charges spécifiques pour les appels d’offres concernant le développement de projets d’énergies renouvelables qui valorisent le financement participatif. Les développeurs qui remportent ces appels d’offres et qui s’engagent à recourir au crowdfunding, peuvent ainsi bénéficier, sous certaines conditions, d’un bonus sur le prix de rachat de l’électricité produite. Encore confidentiel il y a quelques années, ce mode de financement connaît aujourd’hui une croissance intéressante : en 2015, l’Ademe comptait ainsi plus de 150 projets financés par des particuliers. En 2016, les plateformes de financement participatif, comme Lumo, Enerfip ou Lendosphere ont récolté plus de 11,5 millions d’euros de participation au financement de 66 projets répartis dans la France entière (baromètre réalisé par Green Univers). Des plateformes généralistes jouent, elles aussi, la carte de la transition énergétique. Pas une donation mais un prêt. Concrètement, les projets peuvent être financés à n’importe quelle étape du développement, de la phase des études jusqu’à l’exploitation.
Autre élément important : la participation financière ne s’entend pas comme une donation mais plutôt comme un prêt (qui peut aller de quelques euros à des sommes plus conséquentes), remboursé avec des intérêts. Si les pourcentages de participation restent encore à un niveau relativement modeste, les professionnels du secteur s’accordent à dire qu’ils représentent un levier essentiel dans l’augmentation à venir de la part des énergies renouvelables dans la production d’électricité, sachant que l’éolien et le solaire ne représentent aujourd’hui en France qu’à peine plus de 6% de la production électrique. Outre le volet financier et incitatif au développement des énergies renouvelables, le financement participatif permet également d’associer les riverains à des projets qui sont parfois contestés localement parmi la population, notamment dans le domaine sensible de l’éolien. Ce mode de participation a d’ailleurs déjà fait ses preuves sur le terrain comme par exemple à Albi dans le Tarn où la 3e campagne de financement participatif du parc éolien de Soulanes de Nore (ouverte à tous, mais à des conditions préférentielles aux habitants du Tarn, de l’Aude, de l’Aveyron, du Tarn-et-Garonne, de Haute-Garonne et de l’Hérault), s’est clôturée au début du mois de novembre avec 300.000 euros collectés.