Maroc

Laboratoires hospitaliers régionaux : La mise à niveau est urgente

Un consultant international devra faire une évaluation des besoins pour la mise en place d’un guide normatif. Le Ramed a mis trop de pression sur les 12 laboratoires régionaux qui n’ont pas les moyens techniques et humains pour répondre à la demande croissante en analyses médicales.

Il y a presque un an, le 2 février 2016, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait publié un rapport dans lequel elle épinglait les laboratoires hospitaliers au Maroc. Il en existe 12, dispatchés dans les différentes régions du pays, mais presque tous présentent un tableau loin d’être reluisant, voire alarmant. En effet, dans ledit rapport, dont les conclusions ne sont d’ailleurs pas réfutées par le ministère de la Santé, la faiblesse de la gestion de la qualité est pointée du doigt.

La mauvaise qualité des équipements utilisés combinée à la traditionnelle absence d’entretien sont les caractères saillants de ces laboratoires. Quant à la bio-sécurité, élément essentiel pour tout laboratoire de quelque nature qu’il soit, elle a été qualifiée par le rapport de très limitée, voire dangereuse. Sans oublier la formation du personnel de ces laboratoires qui fait défaut ou reste de mauvaise qualité. Deux autres facteurs exogènes ont contribué à la crise que connaissent ces structures, ô combien, primordiaux pour le service hospitalier rendu à de larges populations qui souvent n’ont pas les moyens. Il s’agit du Ramed et de l’absence d’informatisation. Sur ce dernier registre, les laboratoires hospitaliers rejoignent les CHU, par exemple, qui manquent horriblement d’une comptabilité en bonne et due forme permettant de retracer les engagements en budgets et en matériels. En effet, les responsables des laboratoires hospitaliers, avec toute la pression subie du nombre important des demandes, jettent leur dévolu sur des moyens de bricolage.

Le manque d’ordinateurs et d’internet ne permet pas d’avoir une visibilité régionale ou nationale sur les besoins et les améliorations à apporter. Toutefois, le vrai problème vient du Ramed. Avec l’augmentation exponentielle des bénéficiaires, les laboratoires se sont trouvés dans l’obligation de répondre à une pression de plus en plus forte et avec les moyens du bord. S’ajoute à cela, le retard des remboursements de la part des organismes de gestion du Ramed qui mettent les labos en situation financière difficile. Pour remédier à une situation devenue explosive, le ministère de la Santé fera recours à un consultant international pour identifier et décrire les besoins en matière de réhabilitation de 10 laboratoires médicaux hospitaliers sur les 12 existants.

Il aura aussi pour mission d’élaborer un guide normatif national spé́cifique aux locaux des laboratoires pour construire ou ré́amé́nager un laboratoire médical hospitalier, selon les normes en vigueur. Une source au ministère de la Santé a affirmé aux ÉCO qu’il y a effectivement un grand projet de mise à niveau de ces laboratoires qui ont une mission de santé publique, mais aussi de lutte contre les épidémies et les maladies. Cela sous-entend un effort supplémentaire en matière d’équipement, de contrôle de la qualité et de formation du personnel. Cette ré́habilitation de 10 laboratoires médicaux hospitaliers ré́gionaux rentre aussi dans le cadre de l’appui du Fonds mondial (FM) aux programmes marocains de lutte contre le VIH/Sida et la tuberculose. Lequel fonds injecte 6 millions d’euros pour renforcer le système de santé du Maroc. Le ministre compte aussi, à travers cette mise à niveau, établir un outil d’évaluation des laboratoires, former une équipe marocaine sur l’utilisation de l’outil proposé par le consultant international et faire participer une équipe marocaine pluridisciplinaire dans l’élaboration et la validation du guide normatif. 


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