Maroc

La production de pastèques interdite dans une ville du Maroc

Face à la situation critique des ressources en eau, un arrêté gubernatorial, en date du 17 novembre 2022, vient d’interdire temporairement les cultures saisonnières, notamment celle des pastèques, à l’intérieur du ressort territorial de la province de Tata.

Face au déficit hydrique qui continue d’exercer une forte pression sur plusieurs cultures «hydrivores», les producteurs de pastèques ne savent plus à quel saint se vouer. Dans la continuité de l’arrêté gubernatorial n°34 du 24 octobre 2022, ayant imposé des restrictions aux cultures de pastèques et melons à l’intérieur du ressort territorial de la province de Zagora, une décision similaire n°224 émise, le 17 novembre 2022, par le gouverneur de Tata, a interdit temporairement les cultures saisonnières, notamment celle des pastèques épuisant la nappe phréatique de la province et aspergées par l’irrigation localisée en dehors des zones oasiennes. Cette décision fait suite aux conclusions de la commission provinciale de l’eau, qui s’est tenue le 16 novembre 2022. Pour rappel, les cultures d’avocatiers, de pastèques rouges, ainsi que les nouvelles plantations d’agrumes ne sont plus éligibles à la subvention de l’irrigation localisée.
Cette décision a été officialisée le 22 septembre 2022 par une signature conjointe du ministre de l’Agriculture et du ministre délégué chargé du Budget. Exception faite des cultures vivrières, notamment les céréales et les légumineuses, l’arrêté du gouverneur de Tata stipule, dans son article 3, que les bénéficiaires de la subvention du fonds de développement agricole (FDA) et les locataires des terres collectivités ethniques («soulaliyates») doivent respecter les cultures engagées dans le cadre de leurs programmes d’investissement. Dans le même esprit, l’article n°2 de la même décision a interdit l’exploitation anarchique et excessive de la nappe phréatique à travers les puits, forages et points d’eau non règlementés.
 
Durcissement de contrôle
À la base de cette décision, les équipes de surveillance seront consolidées en y adjoignant les représentants des communes concernées et ceux de la Chambre régionale agricole. Il est question aussi d’interdire temporairement les autorisations de forages et points d’eau au niveau des zones «exténuées» et celles irriguées.
Le respect des clauses de cet arrêt sera assuré, d’une part par les autorités locales, la gendarmerie royale et les forces auxiliaires, et d’autre part, par l’Agence du bassin hydraulique de Drâa Oued Noun, la Chambre régionale agricole, la direction provinciale de l’agriculture de Tata et celle de l’équipement, en plus des communes concernées. Toujours selon la décision en question, le développement du secteur agricole a permis à la province de Tata de se positionner sur certaines cultures agricoles. Toutefois, cette situation a été accompagnée d’un épuisement des réserves en eau souterraine compte tenu de la raréfaction des pluies.
En effet, l’accroissement de la demande et la réduction des apports renouvelables, suite à la succession des années de sécheresse, constituent d’importantes contraintes à la gestion des ressources en eau souterraine alors que la nappe enregistre des déficits importants puisque les prélèvements dépassent de loin les ressources renouvelables. Aussi, la surexploitation de la nappe s’est traduite par une baisse continue des niveaux piézométriques engendrant des frais immédiats d’approfondissement des ouvrages de captage et des surcoûts de pompage.
Zagora : restrictions des plantations de pastèques et melons
Au niveau de Zagora, l’arrêté gubernatorial n°34 a imposé aussi des restrictions de plantation aux cultures de pastèques et melons à l’intérieur du ressort territorial de cette province. La superficie, qui sera exploitée au titre de l’actuelle campagne 2022-2023, a été fixée entre un demi-hectare et un hectare au maximum par exploitation compte tenu du déficit hydrique dont souffre la nappe phréatique de la région. C’est la raison pour laquelle, cette décision a été prise sur la base de la décision gubernatoriale n°1 du 4 août 2022 portant sur la rationalisation de l’eau potable ainsi que les conclusions de la réunion du 6 septembre 2022.
Pour rappel, cette dernière avait porté sur la situation des ressources hydriques à Zagora, la nécessité de garantir l’approvisionnement en eau potable et la protection du système oasien. En vertu de cette décision, les cultures de pastèques rouges et de melons sont désormais interdites dans les zones de protection couvrant les zones de pompage d’eau, les rives de la vallée de Drâa et les lits des oueds. Le suivi de ces décisions a été confié à une commission locale qui assurera d’une façon régulière le contrôle des compteurs des puits, forages et points d’eau existants lors du démarrage de l’exploitation. À noter que la commission provinciale de l’eau a été instituée en date du 4 juin 2020.

 

Yassine Saber / Les Inspirations Eco


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