Maroc

L’homme qui fait chanter sa guitare

Tarik Hilal : Musicien

Sa guitare est le prolongement de sa main avec lequel il ne cesse d’inventer, de créer, de donner, et ses cordes n’ont aucun secret pour lui. Tarik Hilal est de ceux qui travaillent et continuent de travailler sans relâche, ne pensant pas à la gloire puisqu’il fait primer la passion. Telle une fatalité, la musique s’est imposée à lui très jeune et ne l’a plus lâché. Il le lui rend bien en créant, innovant et essayant de marquer la musique marocaine avec son bagage jazz et flamenco! Il nous raconte  Essaouira et comment il a vécu la première édition de Jazz sous l’arganier. Révélations.

Les ÉCO : Comment avez-vous vécu cette première édition du festival et est-ce que le jazz a sa place à Essaouira ?
Tarik Hilal : C’était une belle expérience musicale. C’est toujours un vrai plaisir de se produire à Essaouira. Le jazz est une musique universelle; il a donc sa place partout, surtout dans une ville connue pour son ouverture et pour sa culture de partage.

Comment percevez-vous ce festival, par rapport aux autre rendez-vous dédiés au Jazz (Jazzablanca, Tanjazz, Chellah) ?
Je dirais que cette première édition à été marquée par une programmation majoritairement marocaine. J’y vois une première particularité. La deuxième chose qui m’a interpellé, c’est le côté convivial du festival. En plus de tout cela, il y a la touche de cette belle ville qui y ajoute une certaine magie.

Quelle relation entretenez-vous avec le Jazz ?  
Le jazz s’est imposé dans mon parcours musical. Durant mes études au conservatoire, j’ai souvent travaillé sur les musiques d’Amérique du Sud où l’harmonie s’éloigne du classique et fait penser au Jazz, surtout la Bossa nova. Cela a été une initiation au style pour moi. Après, j’ai eu plusieurs expériences dans le jazz au Maroc et ailleurs.
Dans mon travail de composition, je me suis souvent inspiré du jazz sans jamais être un jazzman. Pour moi, le jazz est cette fenêtre qui me permet de sentir de nouveaux «parfums» de sonorités et d’harmonie.

Vous proposez de revisiter les musiques traditionnelles façon jazz. Comment pensez-vous aux arrangements?  
Eh bien, c’est là la question. Il m’aura fallu des années pour pouvoir trouver une lueur de réponse. Notre musique, qui est essentiellement modale, dépourvue d’harmonie, se basant surtout sur les modulations et les changements de rythme, trouve ses racines en Andalousie, en Afrique et dans le bassin méditerranéen.
La marier au jazz, dont l’histoire est totalement différente me posait pas seulement des problématiques d’ordre musical, mais aussi des questions sur «l’attitude» que véhicule chacun des deux univers. L’idée était d’arriver à une musique unie et cohérente où on ne sent pas où commence le Jazz et où commence notre musique traditionnelle. La première expérience était «Laghzal Fatma» qui est un peu le résultat d’une partie de la réflexion que je viens d’exposer. D’autres titres suivront dans le prochain album.

Quel est votre processus de composition, vous qui êtes influencé par le jazz, les musiques latines et le Flamenco? Qu’est-ce qui vient en premier dans la composition ?
Je me démarque souvent de l’idée selon laquelle si on a une méthode de création, cela verrouille notre créativité.
Il arrive que, lorsque j’analyse de nouveau une de mes anciennes compositions, je n’arrive pas à comprendre comment j’ai procédé, lors de la création.
Parfois, c’est un thème qui vient en premier, parfois, c’est une suite harmonique. Parfois c’est un simple son ou même un silence qui vient en premier lieu.

Quels sont vos projets ?
Actuellement, je travaille sur le prochain album de Nabyla Maan, en plus de l’album issu de notre dernière résidence artistique avec la chanteuse espagnole Carmen Paris.
Après, je me concentrerai sur mon deuxième album solo. 


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